Le chiffre du jour | La planète flambe, le prix des assurances aussi !

Le chiffre du jour | La planète flambe, le prix des assurances aussi !

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
04 janvier 2024 - 3 minutes

Le changement climatique et ses conséquences sur l’assurance, nouvel épisode. La hausse exponentielle des dégâts liés aux événements climatiques met le secteur sous tension. 2023 nous a rappelé le caractère critique de la situation, avec l’exemple emblématique des États-Unis.

La France, qui a payé une facture de plus de 10 milliards d’euros en 2022, n’est évidemment pas épargnée. Des mesures doivent être prises pour préserver l’édifice. C’est en ce sens que Bercy a publié un arrêté au Journal Officiel le 23 décembre, validant une augmentation de la contribution des ménages et des entreprises au financement du régime Cat Nat.

Quelles seront les modalités exactes ? Et de combien exactement va augmenter la facture des Français pour leurs assurances habitation et auto ? On vous dit tout sur une décision forte, qui pourrait en amener d’autres dans un futur proche.

Dès le 1er janvier 2025, les primes d’assurance dommages en France vont donc connaître une augmentation notable. Dans le détail, le taux de surprime des contrats d’assurance dommages habitations et biens professionnels va passer de 12% à 20%. Quant à celui des contrats d’assurance automobile, il va basculer de 6% à 9%.

Pour les assurés, c’est donc une hausse d’environ 16 euros par an à prévoir par contrat, en moyenne.

Cette augmentation de la surprime est une première depuis 25 ans. Elle prenait un caractère essentiel. En effet, le déficit cumulé du régime cat nat depuis 2015 atteint 1,935 milliard d’euros, soit plus d’une année de cotisations cat nat ! La mesure vise donc à préserver cet outil précieux, spécificité française, clairement mis en péril par le défi climatique.

Agir à court terme mais penser à long terme

La décision du ministère de l’Économie devrait offrir au régime cat nat une capacité de couverture supplémentaire de 1,2 milliard d’euros par an, un soutien crucial pour absorber le choc des sinistres climatiques. Bien que les événements météorologiques de 2023 aient été moins coûteux que l’année précédente, le sujet demeure brûlant. Ainsi, en fin d’année, les tempêtes Ciaran et Domingos ont tout de même occasionné 517 000 sinistres pour un coût de 1,3 milliard d’euros.

Et la situation ne va pas s’arranger. La sinistralité annuelle couverte par le régime de catastrophes naturelles devrait d’ailleurs augmenter de 60 % d’ici 2050. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR) a donc logiquement salué cette décision. Il s’agit pour elle d’un pas dans la bonne direction afin de pérenniser un régime unique en Europe, fondé sur un partenariat public-privé et un modèle de mutualisation et de solidarité.

Toutefois, cette mesure ne constitue qu’une partie de la solution. Les recommandations du rapport Langreney sur l’assurabilité des risques climatiques, attendues fin janvier, seront déterminantes pour l’avenir du régime.

Pour pérenniser le régime cat nat, il est aussi crucial de muscler le volet prévention. L’écosystème de l’assurance l’a déjà martelé en 2023, et c’est une démarche qui nécessitera des actions à moyen et long terme.

Dans ce contexte, la data, la technologie et le savoir-faire des insurtechs joueront un rôle clé pour relever ces défis. Et ouvrir la voie à un système d’assurance plus résilient et adapté aux réalités climatiques du moment, et de demain.

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