Alan et la fin des levées de fonds

Alan et la fin des levées de fonds

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
24 août 2022 - 2 minutes

C’est une information passée quelque peu inaperçue au cœur de l’été. Alan a publié, fin juillet, ses résultats du deuxième trimestre. Ils étaient forcément attendus après la levée de fonds de 183 millions d’euros printanière. Jean-Charles Samuelian a présenté des chiffres légèrement supérieurs aux prévisions. La licorne compte désormais 325 000 assurés (contre un objectif de 319 000) et enregistre 204 millions d’euros en volume de primes annualisé (alors que la cible était de 193 millions d’euros).

Malgré un contexte économique compliqué, Alan tient donc le rythme inscrit sur sa feuille de route. Et s’il y a bien une chose à retenir de la lettre du CEO, c’est cette volonté réitérée de s’en tenir au plan de bataille.

Nous avons un chemin très clair vers la rentabilité et nous n’aurons plus jamais besoin de lever des fonds.

Jean-Charles Samuelian

Alan à un premier tournant

A l’heure où la sphère insurtech connaît des soubresauts, ce terme de rentabilité revient avec insistance dans les discours. Pour Alan, l’horizon demeure le même : 2025. Toutefois, et on ne l’apprendra pas aux professionnels de l’assurance, gagner de l’argent sur des contrats santé n’est pas chose aisée. C’est pourquoi la lettre de Samuelian laisse aussi une large place à l’évocation de l’écosystème de services Alan.

Le grand patron se réjouit d’ailleurs de voir son entreprise présentée comme « un partenaire santé complet » et « pas seulement comme une compagnie d’assurance » par les médias. Cette vision holistique représente en effet la clé de son projet. Alan Mind, sur lequel les dirigeants misent beaucoup, mais aussi Alan Clear ou Alan Clinic soutiennent cette ambition. Rien n’est toutefois évident. L’arrêt brutal et surprenant d’Alan Baby nous le rappelle.

Afin d’élargir ses horizons, Alan a également mis en début d’année sa plateforme au service d’autres acteurs mutualistes. L’insurtech, manifestement plus complètement fermée à l’ouverture, va continuer d’explorer cette voie du ‘as a service‘. Dans ce cadre, la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires pourrait être un beau terrain d’opportunités.

Après désormais six ans d’existence, Alan se trouve à un premier tournant de son histoire. Valorisée 2,7 milliards d’euros, elle va devoir répondre aux attentes. Les mois à venir devraient être riches en enseignements concernant sa capacité à transformer l’essai !