Aon actionne le pouvoir de l’IoT pour assurer les vaccins COVID

Aon actionne le pouvoir de l’IoT pour assurer les vaccins COVID

Emilie Autin
Rédigé par Emilie Autin
15 juin 2021 - 4 minutes
COVID

Je suis un bien précieux, contenu dans des millions de petits flacons, traversant mers et frontières… qui suis-je ? La réponse de cette charade digne du Père Fouras est évidemment le vaccin contre la COVID-19.  La majorité d’entre eux doivent demeurer à une température stable lors de leur transport. Si la chaîne du froid est rompue, les doses deviennent inutilisables. Assurer ces petits flacons est donc un casse-tête technique. Que doit faire un assureur face à ce nouveau défi ? Aon a une réponse : sortir des sentiers battus.

L’assureur britannique a compris les enjeux entourant ces précieux flacons. Il a donc décidé de lancer une assurance cargo inédite pour garantir la protection de la chaîne d’approvisionnement du vaccin. Grâce à l’Internet of Things, Aon surveille en temps réel le transport de ces précieuses marchandises jusqu’à bon port.

Des thermomètres connectés dans les cales

Concrètement, Aon place des thermomètres connectés dans les cales ou caisses dédiées aux vaccins. Ces instruments ont été créés par l’assurtech Parsyl, entreprise qui propose des solutions innovantes pour l’assurance et le tracking des marchandises. Un des produits les plus mis en avant sur leur site est leur assurance portant sur le respect de la chaîne du froid, une technologie parfaitement adaptée au tracking des vaccins.

En résumé, Aon propose d’assurer le trajet des vaccins dans les cargos de marchandises, grâce à la technologie de Parsyl qui détecte les écarts éventuels dans la chaîne du froid. Cette assurance novatrice peut changer la donne alors que l’OMS déplore un réel gâchis : la moitié des vaccins distribués dans le monde sont jetés ! Beaucoup de distributeurs n’arrivent en effet pas à respecter les températures requises, rendant le vaccin inutilisable et inefficace.

Rembourser à la vitesse de la lumière

Pour les acheteurs de ces vaccins, ce produit possède un énorme avantage. Les données de température sont accessibles en temps réel. Aon peut donc être averti en direct du non-respect des températures et rembourser de suite ses clients en cas de problème. Les assurances cargos prennent généralement des mois et des mois avant de prendre une décision de rembourser ou non un dommage.

Ce genre de proposition fait également sens au regard des récents problèmes rencontrés dans le Canal de Suez. Pour rappel, dans la nuit du 24 au 25 mars dernier, le porte-conteneurs géant Ever Given s’était échoué dans le célèbre canal. Pendant plusieurs jours, 425 bateaux ont attendu que le géant des mers soit débloqué. Il devient donc essentiel de prendre en considération ce genre d’événements. Les cargos ne sont pas exemptés de bouchons et autres problèmes de circulation !

La révolution IoT est déjà là

Mais revenons plutôt à l’Internet of Things. Abrégé IoT, ce sigle regroupe toutes les connexions entre Internet et des objets, lieux ou environnements. Tous les ans, de nouveaux objets connectés rejoignent nos vies. 55,9 milliards d’appareils connectés devraient exister d’ici 2025, soit le double d’aujourd’hui. Nos montres, nos ampoules, nos chauffages, nos frigos, nos télévisions et d’autres encore ont déjà une existence physique et numérique. Les objets de demain seront d’autant plus connectés ! 

On peut aussi penser aux nouveaux outils de santé connectés, comme des pompes connectées permettant aux diabétiques d’avoir de véritables pancréas synthétiques fonctionnant en autonomie. Ces outils peuvent être connectés au téléphone du patient, tout comme à la base de données de son médecin. Vivre avec sa maladie devient beaucoup plus simple. L’apparition de la 5G aide déjà ces technologies à fluidifier le trafic des données.

L’avenir du secteur est connecté !

 

Source : Matteo Carbone – The scope of the IoT Insurance Observatory 2020

Pour les assureurs, cet Internet of Things pourrait être une révolution. On voit déjà apparaître sur le marché américain des capteurs connectés détectant les incendies proposés par des assureurs à leurs clients. On peut aussi penser aux premiers boîtiers embarqués pour les assurances auto. Récemment, Heyme a par exemple lancé une assurance pour jeune conducteur proposant ce service. En France, My Risk Committee est un autre très bel exemple de l’usage du pouvoir de l’IoT au service de l’assurance. Son fondateur, Rudy Mizel, a construit son projet autour d’une conviction : l’assurance intelligente est connectée.

Les assurances paramétriques peuvent également utiliser des capteurs intelligents pour mieux s’adapter aux besoins de ces clients. La détection instantanée d’une inondation, d’une gelée des cultures ou d’un déluge de grêle représente une clé pour fournir un soutien financier quasi instantané. Les possibilités de cette technologie sont immenses et nous ne sommes vraisemblablement qu’aux prémices du phénomène. L’assurance connaît déjà des nouveaux acteurs 100% digitaux, alors à quand les acteurs 100% connectés à nos objets ?

Bannière Rudy Mizel