L'assurance en effervescence, le baromètre ! - Edition décembre 2023

L'assurance en effervescence, le baromètre ! - Edition décembre 2023

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
08 décembre 2023 - 6 minutes

Ça bouge dans le microcosme de l’assurance ! Et l’innovation aux multiples visages est encore au cœur des enjeux en 2023. Afin d’analyser les tendances de fond, nous faisons appel à l’œil de Florian Graillot et aux experts d’Astorya pour vous concocter un contenu désormais incontournable : « L’assurance en effervescence, le baromètre ! »

👀 L’œil du VC Florian Graillot

En 2023, on se questionne beaucoup sur l’aspect B2C dans le monde de l’investissement. De son côté, le géant de l’assurance Allianz a surpris en réactivant son canal direct. Un contexte qui doit amener les insurtechs à se poser les bonnes questions ?

Florian Graillot

Insurtech B2C questions

Le B2C représente historiquement le segment le plus actif dans l’insurtech. Car le plus « évident », au premier abord, notamment pour des entrepreneurs non issus du sérail. Mais c’est aussi le plus compliqué. Combien de startups, dont on a aujourd’hui oublié le nom, s’y sont cassé les dents ?

En 2023, des interrogations subsistent et les spécialistes du sujet sont les premières impactées par le retournement économique. Les difficultés en Bourse des pionnières aux États-Unis, la situation de Luko et le switch de l’investissement vers le B2B en sont les témoins.

Il continue pourtant de se passer des choses en B2C ! Lassie vient, par exemple, de surprendre avec un deal de plus de 20 millions d’euros sur la niche pet insurance. Flitter, de son côté, n’a peut-être pas levé autant d’argent, mais affiche une dynamique intéressante avec près de 30 000 clients. Surtout, Allianz, vient de réactiver sa ligne directe. Une stratégie qui doit interpeller le marché, y compris les investisseurs.

Car si un géant de l’assurance a pris cette décision, c’est qu’il y voit forcément un intérêt. Cette résurrection d’Allianz Direct invite les insurtechs à se poser les bonnes questions, à commencer par celle de leur valeur ajoutée à l’assurance. En effet, le narratif d’une simple digitalisation des process a fait son temps, et ne peut dorénavant plus soutenir l’épanouissement de futures licornes.

Néanmoins, une chose demeure certaine : la transformation de l’assurance va se poursuivre, bon gré mal gré. C’est ici que les insurtechs ont une carte à jouer, en envisageant la digitalisation avec une nouvelle maturité. Et une voie semble clairement se dessiner, avec le modèle embarqué qui s’impose en alternative à la distribution directe pure et simple, comme à l’outillage technologique des intermédiaires.

Ce modèle suscite en effet un puissant engouement actuellement. L’impressionnante dynamique de bolttech et de Cover Genius au niveau international l’illustre. Comme le positionnement d’un wefox sur le sujet. Ou, plus près de chez nous, les récentes levées de fonds réalisées par Neat – d’ailleurs élue insurtech de l’année 2023 -, Evy ou Owen. Et si, finalement, l’embedded était le secret ultime pour sublimer la nécessaire digitalisation de la distribution en assurance ?

🧐 La startup à suivre : Anansi, une autre façon de voir le paramétrique !

Anansi

Le paramétrique, ce n’est pas que le climatique ! Depuis l’émergence du modèle, il est souvent cantonné exclusivement au spectre climat. Et pour cause. Que ce soit les insurtechs pionnières, à commencer par Descartes Underwriting, ou les spécialistes de la data comme HD Rain, ICEYE ou Floodflash, elles ont toutes envisagé le potentiel du paramétrique par ce biais.

Pourtant, les champs d’application sont bien plus larges. En résumé, le paramétrique peut couvrir, au moins en partie, toute situation générant de la donnée précise et bien identifiable. Anansi, qui est loin d’être une jeune première dans cet univers, vient encore nous le prouver.

L’insurtech anglaise a, en effet, récemment présenté son nouveau produit à destination des chaînes logistiques. Une couverture simple et bien pensée, qui permet d’assurer les colis en transit à travers le monde. Et une proposition de valeur qui rappelle celle d’Otonomi, focalisée elle aussi sur les risques liés à la supply chain.

Anansi a reçu, pour le développement de son projet, des soutiens de poids. Tokio Marine – qui avait récemment débloqué de la capacité pour Stoïk -, Liberty Mutual et Arch Insurance ont en effet intégré le programme. Nouveau signe qui valide la pertinence des rapprochements entre insurtechs et gros assureurs sur ces sujets d’expertise et de niche !

🌀 Le « game changer » : Darva accélère sur la gestion de sinistre 2.0 ! De quoi concurrencer les insurtechs spécialistes ?

Darva Selfcare

L’innovation n’est pas l’apanage des insurtechs, on le répète souvent. Darva représente un très bon exemple de groupe déjà bien établi qui se démarque sur le sujet. L’éditeur de logiciels a notamment passé la seconde cette année en dévoilant son outil de selfcare pour la gestion des sinistres auto.

La solution Sinapps Auto Flash, construite en mode WebApp Flash, s’intègre en marque blanche dans l’environnement des assureurs. Le concept est simple, et très bien pensé. L’outil accompagne en effet l’assuré pour qu’il s’approprie la gestion de son sinistre. Il le prend par la main, étape par étape, de la prise de photos précises à la validation du dossier.

Voici donc une solution, dont émane une vraie expertise métier, qui permet de fluidifier les processus, au bénéfice de tous, assureurs comme assurés.

Question désormais : Darva voudra-t-il aller plus loin pour se muer en concurrent des Tractable, Bdeo et autre DriveX ? Son dernier film sur la gestion de sinistre 2.0 et sa présence remarquée lors dernier Salon INNN pourraient nous fournir quelques indices !

💰 Les principales levées du mois dernier en Europe

Insurtech deals 11-23

C’est désormais une habitude ! Comme chaque trimestre depuis le début de l’année, wefox a annoncé un nouveau financement, et toujours avec ce même chiffre de 51 millions d’euros. Dans le détail, il s’agit d’une opération sous forme de dette convertible réalisée auprès de la Deutsche Bank et d’UniCredit. La valorisation de l’entreprise demeure dès lors inchangée pour le moment, à 4,5 milliards de dollars. 

Sur la deuxième marche du podium arrive Lassie et sa spectaculaire levée de fonds de 23 millions d’euros. Un joli coup pour la spécialiste suédoise de l’assurance animaux de cie, qui porte son financement à 36,5 millions d’euros seulement deux ans après sa création.

sprout.ai suit en troisième place. La Britannique, qui développe des solutions dopées à l’IA pour la brique gestion de sinistre, a capté 6 millions d’euros. Enfin, cocorico, avec Flitter qui a annoncé une nouvelle levée de 3,5 millions d’euros pour développer sa solution d’assurance au kilomètre qui rencontre déjà un beau succès.

Aucun commentaire sur cet article. Soyez le premier !

Laissez votre commentaire