L'assurance, un catalyseur pour la Climate Tech ?

L'assurance, un catalyseur pour la Climate Tech ?

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
17 avril 2024 - 3 minutes

L’ampleur du défi climatique impose de multiplier les pistes pour trouver des solutions. L’innovation et la technologie s’imposent de plus en plus dans l’équation. On observe ainsi, depuis quelques années, un essor des projets centrés sur ces enjeux : les fameuses Climate Tech.

Cependant, nombre d’entre eux meurent dans l’œuf. En cause : un manque de financement et des délais pour passer à l’échelle trop longs, bien souvent. C’est ici que l’assurance peut endosser un rôle de catalyseur fondamental.

Un double rapport de l’Association de Genève, think tank qui regroupe des leaders du secteur, aborde le sujet dans ses grandes largeurs.

Il souligne notamment que les assureurs et réassureurs peuvent agir sur plusieurs leviers, en favorisant :

1️⃣ La réduction des risques et de l’incertitude liés aux technologies climatiques émergentes, souvent à un stade pré-commercial, qui présentent de nombreuses inconnues.

2️⃣ La facilitation de l’accès au financement pour des projets innovants et durables. D’une part, en comblant les lacunes de financement toujours importantes. Mais aussi en atténuant les risques pour les investisseurs.

3️⃣ La promotion d’une collaboration intersectorielle dès les premières étapes du développement technologique. Pour une meilleure compréhension des risques, l’identification rapide des besoins d’assurance spécifiques et l’élaboration de solutions adaptées prennent un caractère nécessaire.

L’engagement précoce des ré/assureurs se révèle ainsi essentiel pour favoriser le déploiement et la viabilité des technologies climatiques.

8 000 milliards d’euros nécessaires

En 2023, les startups de la Climate Tech ont levé 20 milliards d’euros en Europe, dont près de 3 en France. C’est une bonne dynamique, mais encore insuffisante. L’UE estime en effet que 8 000 milliards d’euros d’investissement seront nécessaires à l’horizon 2030 pour soutenir la transition écologique.

Les assureurs, eux-mêmes directement impactés par les conséquences du changement climatique, ont ainsi tout intérêt à favoriser l’innovation sur ce segment. Ils peuvent en récolter les fruits, de manière directe en incorporant certaines solutions dans leurs process. Ou indirectement, car un monde plus vert est par définition moins coûteux à assurer.

Le soutien à la Climate Tech est cependant une démarche qui implique de nécessaires adaptations, et challenges à prendre en considération :

1️⃣ La nécessité de nouvelles approches d’évaluation des risques. Une obligation pour bien prendre en considération la spécificité de ces technologies émergentes, et le manque de données historiques.

2️⃣ Le besoin de collaboration accrue entre les acteurs de la climate tech et du secteur de l’assurance. C’est ici une clé pour une meilleure compréhension mutuelle et le développement de solutions d’assurance adaptées.

3️⃣ L’importance de mobiliser des capitaux privés massifs pour financer l’innovation. En tant qu’investisseurs directs ou « garants », les acteurs de l’assurance ont ici un rôle déterminant à jouer.

Malgré ces défis, les opportunités pour le secteur de l’assurance sont considérables. En contribuant à accélérer le déploiement des technologies climatiques, les assureurs peuvent jouer un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique. Et renforcer ainsi leur position de partenaires essentiels, voire de locomotive attendue de la transition vers une économie durable.

Aucun commentaire sur cet article. Soyez le premier !

Laissez votre commentaire