Les assureurs sont en quête d’efficacité opérationnelle, et le crient désormais haut et fort. Confrontés à un contexte économique rigoureux en plus d’évoluer dans un secteur de plus en plus concurrentiel, ils doivent se réinventer. Comment ? En libérant notamment les pouvoirs de la technologie pour sublimer les différents maillons de la chaîne de valeur.
La brique souscription, en particulier, prend un caractère éminemment stratégique face aux nouveaux risques. Et si les corporates affichent aujourd’hui une appétence incontestable pour accélérer sur l’innovation, il y a encore beaucoup à faire pour en tirer le plein potentiel.
Voici l’un des principaux insights à retenir d’une récente étude menée par Coleman Parkes pour Hyperexponential auprès de souscripteurs anglais et américains.
Le rapport pointe la nécessité d’accélérer la transformation dans le secteur. Jusque-là, rien de bien nouveau ! L’idée a aujourd’hui d’ailleurs bien fait son chemin. Ainsi, 97% des assureurs interrogés investissent ou prévoient d’investir dans les technologies de tarification et de souscription dans les 12 prochains mois.
Sortir le chéquier ne suffit toutefois pas ! La moitié des transformations n’atteignent d’ailleurs pas les objectifs promis. C’est beaucoup, et ce chiffre soulève bien des questions. Rappelant que la transformation digitale n’est pas une simple question d’argent.
Ces projets impliquent d’embrasser une vision stratégique, soutenue par une culture. Mais également d’identifier les bons outils et partenaires, et d’orchestrer efficacement l’innovation au sein de l’entreprise. Vaste chantier pour une partie des corporates qui accusent un retard sur ces sujets.
L’état actuel de la souscription, ancré dans des méthodes traditionnelles et des systèmes dépassés, montre ses limites face aux risques émergents. 82% des souscripteurs s’inquiètent ouvertement de ne pas disposer de modèles adaptés aux besoins actuels. D’où la nécessité de revoir les modèles organisationnels et de trouver des solutions dans les technologies modernes, et notamment l’IA.
Dans un article récent, nous pointions le fait que 35% du temps de travail d’un souscripteur pourrait aujourd’hui être automatisé ou délégué. Un temps extrêmement précieux dont l’économie permettrait aux professionnels de se concentrer sur les tâches à plus forte valeur ajoutée.
Pour basculer dans cette nouvelle ère de la souscription 2.0, les experts suggèrent une écoute attentive des souscripteurs. Qui implique la mise en œuvre d’une meilleure collaboration entre les équipes, notamment les actuaires et les souscripteurs, dont 53% souhaitent travailler plus étroitement ensemble.
Et aussi, évidemment, un investissement stratégique dans les technologies de pointe. Pour adresser les nouveaux risques (climat, cyber, véhicules électriques, etc.) de plus en plus interconnectés, la maîtrise de la data se révèle fondamentale. Le maintien d’une activité rentable, soutenu par des ratios compétitifs, passera inévitablement par là.
Pour les appuyer, les assureurs peuvent développer des expertises en interne, mais aussi s’appuyer sur les acteurs innovants. Côté tarification et souscription, des insurtechs comme Akur8, Hyperexponential – qui vient de lever 73 millions de dollars – ou Continuity font leur preuve. Que ce soit à travers des partenariats ou via du M&A, les corporates peuvent clairement accélérer leur transformation grâce à ces startups.
Voici donc des pistes pour ouvrir la voie de la souscription 2.0. Un process exigeant un effort concerté, combinant innovation technologique, expertise du secteur et investissement proactif. Au service d’un objectif essentiel : propulser l’industrie de l’assurance vers un avenir défini par la précision, l’efficacité et la résilience.
