Notre décennie devrait être celle d’un grand virage côté mobilité. Déjà amorcé, le mouvement va sensiblement s’amplifier au cours des prochaines années, avec la démocratisation prévue des véhicules électriques.
En Europe, on dépasse aujourd’hui les 20% de parts de marché pour l’électrique sur les voitures neuves. L’Union européenne, quant à elle, annonce la couleur avec l’ambition affichée d’un parc 100% électrique sur le neuf à l’horizon 2035.
Les implications ne sont évidemment pas neutres côté assurance. Un véhicule électrique, c’est tout simplement un nouveau risque, qui pourrait coûter cher aux assureurs. Des chiffres récents, sur la sinistralité, viennent corroborer cette impression.
Une étude réalisée par LexisNexis Risk Solutions sur le marché chinois des véhicules électriques (VE) nous apporte un éclairage intéressant. Le document révèle en effet des différences significatives dans les profils de risques entre les VE et les véhicules à combustion interne (VCI).
Deux statistiques à retenir. Selon les données de sinistres, la fréquence des accidents impliquant des VE en Chine est en moyenne 56% plus élevée que celle des VCI, indépendamment de la gamme de prix des véhicules. Par ailleurs, la gravité de ces sinistres serait 52% supérieure.
Un constat qui vaut également pour le reste du monde. Forcément, les prix de l’assurance flambent en conséquence : +72% en un an au UK par exemple !
Cette augmentation significative tant en fréquence qu’en gravité, impose une nécessaire réflexion.
Comment l’expliquer ? Une des raisons avancées réside dans la courbe d’apprentissage des conducteurs de VE. Il faudrait ainsi environ trois ans pour que l’écart de fréquence des sinistres entre les VE et les VCI se réduise graduellement. Cette période correspond au temps nécessaire pour que les nouveaux propriétaires de VE apprivoisent leur engin et se montrent aussi sûrs au volant.
Ces observations mettent en lumière l’importance de comprendre les caractéristiques spécifiques des VE qui peuvent influencer les profils de risques et nécessiter des approches d’assurance distinctes. Doivent notamment être pris en compte :
Dans un rapport récent, Munich Re identifiant clairement les véhicules électriques comme un nouveau risque. Face à cette réalité, les assureurs auto traditionnels doivent repenser leur approche au plus vite.
L’essor des modèles basés sur la data, l’arrivé de l’embedded, les ambitions de constructeurs innovants comme Tesla et cie ou des insurtechs vont potentiellement rebattre largement les cartes. La transition est en marche et la transformation du paysage de l’assurance auto ne fait que commencer !
