Depuis l’émergence du phénomène insurtech, un trio s’est rapidement imposé comme locomotive du continent européen. Le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France tirent l’écosystème vers le haut et captent l’immense majorités des fonds investis jusqu’à présent. Ce triumvirat est-il immuable ? Pas forcément. Un quatrième fantastique pourrait en effet se joindre à la danse dans les années à venir. Avec des entreprises ambitieuses, pleines de beaux projets, l’Espagne commence en effet à faire parler d’elle… et séduit les investisseurs !
Nos collègues de El Economista ont dressé le portrait, à grands coups de pinceau, d’un secteur insurtech espagnol qui bascule lui aussi dans une certaine effervescence. Nous vous embarquons à la découverte d’un écosystème qui offre un visage rafraichissant dans cette course à l’innovation autour de l’assurance.
Les projets de ces jeunes pousses sont facilités par une législation « sandbox ». Sous la surveillance de la Direction générale des assurances et des fonds de pension, les insurtechs du pays de Cervantes profitent d’un cadre juridique flexible. Concrètement, en 2020, l’Espagne a autorisé la création de cet environnement juridique sécurisé et contrôlé par les autorités. En son sein, les insurtechs et fintechs peuvent tester leurs concepts et leurs idées. Ainsi, l’Espagne est en passe de devenir une terre d’accueil des innovations, et donc d’attirer toujours plus de talents.
Cette initiative de nos amis espagnols doit cependant être nuancée. L’ACPR et la Banque de France se sont déjà prononcées sur le sujet, et leur point de vue est assez clair : « Le rapport conclut que si les sandboxes peuvent être un outil utile pour permettre aux autorités de mieux comprendre l’écosystème fintech et nourrir les adaptations du cadre réglementaire, elles ne devraient jamais distraire les régulateurs et superviseurs d’engager d’autres initiatives avec les acteurs de la place financière ainsi que d’assurer une réglementation adaptée. »
Les insurtechs espagnols possèdent aussi un beau capital attraction. Depuis 2016, les levées de fonds ne font qu’augmenter dans le pays. En 2021, Astorya a ainsi recensé 8 deals pour un total de 27,1 millions d’euros captés. Cleverea (5M€), Vitaance (3M€) ou Weecover (2,3M€) sont notamment parvenues à tirer leur épingle du jeu. Au Q1 2022, Wenalyse a annoncé sa levée de 1,7M€ pour entretenir cette dynamique.
Comme le souligne El Economista, les insurtechs espagnoles peuvent compter sur de nombreux professionnels expérimentés. En effet, ceux qui investissent ce secteur sont souvent des profils comptant des années d’expérience dans l’assurance ou le monde des startups. Ils attirent ainsi dans leur sillage des talents similaires pour tenter l’aventure.
Parmi les pépites à suivre de près, nous pouvons citer :
Ce petit panorama ne reflète pas complètement la qualité et la diversité des entreprises du secteur au niveau local. Avec l’Espagne, il semble que l’Europe pourrait donc bientôt tenir un quatrième champion de l’insurtech. Gardez les yeux bien ouverts !