Eficiens x Astorya : L'assurance en effervescence, le baromètre ! - Edition janvier 2022

Eficiens x Astorya : L'assurance en effervescence, le baromètre ! - Edition janvier 2022

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
12 janvier 2022 - 4 minutes

Tout va actuellement extrêmement très vite dans le microcosme de l’assurance, et le rythme risque encore de s’accélérer en 2022 ! Afin de suivre au plus près cette révolution, nous avons fait appel à l’œil de Florian Graillot et des experts d’Astorya. Nous sommes ainsi heureux de vous présenter la 3e édition de notre rendez-vous mensuel : « L’assurance en effervescence, le baromètre ! »

L’œil du VC Florian Graillot

J’entends souvent parler de l’embedded insurance comme d’un simple buzzword… Attachez bien vos ceintures toutefois : en 2022, ce modèle va puissamment décoller !

Quand on évoque l’embedded insurance, on ne parle de rien de nouveau, fondamentalement. Lorsque la SNCF ou les compagnies aériennes ont eu l’idée d’inclure des formules d’assurance dans les parcours d’achat, il y a déjà de nombreuses années, elles ne faisaient rien d’autre que de l’assurance embarquée. Toutefois, avec la révolution digitale, le champ des possibles s’ouvre de manière exponentielle, dévoilant une vraie réalité business pour ce modèle.

En effet, les consommateurs, de plus en plus connectés, prennent de nouvelles habitudes. E-commerce, services financiers, loisirs et même santé… Acheter en ligne devient la norme, alors pourquoi l’assurance échapperait-elle au phénomène ? Tous les produits ne sont pas forcément concernés, notamment les plus complexes (prévoyance, etc.), mais le terrain de jeu semble suffisamment vaste pour voir l’embedded insurance s’épanouir.

Peu de nouveaux acteurs ont pour le moment fait le choix de se lancer sur ce créneau. Cependant, les premiers de cordée se révèlent particulièrement prometteurs, des déjà très gros Bolttech à Cover Genius à l’international, en passant par Qover, Weecover ou Hakuna pour l’Europe. Et que dire de Wakam, qui, bien que n’étant depuis longtemps plus une jeune pousse, a réussi une transformation spectaculaire en se positionnant fortement sur l’embedded insurance. Les chiffres valident le pari d’Olivier Jaillon, avec une croissance annuelle de près de 40% sur des volumes tout sauf anecdotiques.

Le modèle embarqué, soutenu par une technologie mature, semble aujourd’hui particulièrement pertinent pour accompagner un mouvement général du offline vers le online, dans lequel le marché a besoin d’éducation. Toutes les pièces sont donc en place pour voir se développer de belles aventures en 2022 autour de l’embedded insurance. On en reparle à la fin de l’année ?

La startup du mois : Hellas Direct

L’innovation frétille aux quatre coins de l’Europe ! Une nouvelle preuve avec Hellas Direct qui s’impose comme le fer de l’insurtech en Grèce. L’entreprise fondée à Chypre a déjà fait parler d’elle en 2021, notamment à l’occasion d’une levée de fonds de 32M€, avec l’appui de solides investisseurs (la BERD et Portag3 en particulier).

Misant sur la technologie pour réinventer l’assurance, la compagnie full-stack souhaite aider les pays de la région traditionnellement délaissés par les gros assureurs, en commençant par la Roumanie. Elle a notamment imaginé un concept de super-app autour de la voiture. L’utilisateur peut ainsi y stocker sa carte grise, son assurance, des tickets de péage, des reminders, etc. Ce concept n’est évidemment pas sans rappeler les approches d’Alan autour de la santé, ou de Luko à propos du foyer.

Le « game changer » : basculer full-stack, le chemin à suivre pour les insurtechs MGA ?

Si vous suivez l’écosystème insurtech avec attention, c’est une tendance récente qui ne vous a certainement pas échappé. Ils s’appellent Zego, Getsafe ou Hedvig et ont un point commun : d’insurtechs MGA (c’est à dire des structures qui distribuent des produits d’assurance mais sont dépendantes d’un assureur pour le portage de risque), ils ont basculé récemment vers un mode opératoire full-stack (avec un agrément qui leur permet d’assumer le portage). En redistribuant les cartes dans la chaîne de valeur, ces acteurs ambitionnent d’améliorer leur marge, c’est évident.

Mais c’est aussi, et surtout, une opportunité de reprendre la main sur le pricing. Pour les startups qui récoltent beaucoup de data et sont propriétaires de leur modèle de risque, supprimer l’intermédiaire porteur semble très intéressant. Les contraintes sont de facto moindres, et s’ouvre la possibilité d’opérer une modélisation plus fine qui pourra se traduire en avantage concurrentiel. Plusieurs insurtechs semblent aujourd’hui suffisamment matures pour franchir à leur tour le cap. Peut-être verrons-nous un premier exemple en France dans les mois à venir ?

Les principales levées du mois dernier en Europe

Alors que les levées de fonds ont embrasé le Vieux Continent, atteignant des niveaux historiques en 2021, le mois de décembre s’est paradoxalement révélé bien plus calme. Toutefois, cette accalmie a été accueillie avec plaisir ! En effet, il demeure important de garder un œil attentif sur les petites levées qui propulsent des startups innovantes, créatives et ambitieuses.

Clevereaqui collabore d’ailleurs avec Wakam -, Penbox, Hakuna, Ibisa la spécialiste du paramétrique ou encore plus près de chez nous, Lyanne, apportent toutes leur contribution pour imaginer l’assurance de demain, sur des marchés et avec des propositions de valeur différents. Et ne perdons pas de vue que les futures licornes se trouvent parmi ces jeunes structures qui se dévoilent sous nos yeux !