Eficiens x Astorya : L'assurance en effervescence, le baromètre ! - Edition novembre 2021

Eficiens x Astorya : L'assurance en effervescence, le baromètre ! - Edition novembre 2021

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
18 novembre 2021 - 4 minutes

Tout va actuellement vite, très vite dans le microcosme de l’assurance ! Afin de suivre au plus près cette révolution, nous avons fait appel à l’œil de Florian Graillot et des experts d’Astorya. Nous sommes ainsi heureux de vous présenter notre nouveau rendez-vous mensuel : « L’assurance en effervescence, le baromètre ! » Notre ambition sera, à chaque édition, d’attirer votre attention sur les tendances de fond et de vous présenter les insurtechs qui inventent l’assurance de demain. Bonne découverte !

L’œil du VC Florian Graillot

« En 2016, j’écrivais que les insurtechs allaient chambouler la relation assureurs / réassureurs. Nous y sommes ! Les réassureurs ont directement porté 1,5B$ des risques émanant des insurtechs en 2020 aux USA »

La chaîne de valeur de l’assurance pourrait être sérieusement challengée dans les mois à venir. Cette prédiction vient d’un constat : il semble évident que les insurtechs peuvent travailler directement avec les réassureurs. Mon sentiment est que l’on va migrer vers un mode de fonctionnement où le job des assureurs / réassureurs va se concentrer sur une seule chose, le portage de risque.

Tout le reste sera outsourcé. Les insurtechs, qui comprennent parfaitement les nouveaux enjeux liés aux usages digitaux, accapareront la distribution. Quant à la partie produit, elle sera dévolue à des tech enablers comme Descartes Underwriting ou Envelop Risk, bien plus forts que les acteurs établis sur la tarification des nouveaux risques (climat, cyber).

Nous sommes donc confrontés à un mouvement de fond, corroboré par trois points :

  • 1,5 milliard $ de primes d’insurtechs sont portées par des réassureurs aux Etats-Unis. C’est peu, évidemment, mais pas anodin si l’on considère que l’on était à 0 il y a encore peu !
  • Le puissant Munich Re vient d’annoncer le déploiement d’un nouveau fonds pour investir dans les startups
  • L’initiative de Swiss Re, qui a carrément lancé son insurtech avec IptiQ

Enfin, lorsque Covéa rachète Partner Re, l’assureur français peut difficilement masquer ses intentions. Ce mouvement stratégique illustre sa conviction que la croissance va aller dans le fait de remonter la chaîne de valeur, car à terme, notre métier va évoluer vers le portage de risque.

La startup du mois : Ensuro

Utiliser le pouvoir de la décentralisation pour révolutionner le portage de risque. Voici la proposition d’Ensuro, une insurtech italienne dont le positionnement interpelle. Le DeFi est un sujet brûlant dans le secteur financier, les NFT mais les cas d’usage se font attendre dans l’assurance.

En misant sur la blockchain et les smart contracts, Ensuro a imaginé un pool de liquidités qui permet d’offrir à ses clients assureurs une capacité financière en face de leurs risques. Voici donc un nouveau service qui mérite toute notre attention à l’heure où l’on pense que la chaîne de valeur va être challengée.

Le « game changer » : Tesla obsolète le bonus-malus

La révolution de l’assurance auto est lancée, et à vive allure ! Courant octobre, Tesla a annoncé le lancement de sa nouvelle offre au Texas. Le concept est simple. En récupérant en direct les données du conducteur, l’entreprise établit un « score de conduite » qui lui permet de tarifer l’assurance en fonction du comportement au volant.

Le modèle « à l’usage » n’est pas nouveau, évidemment, mais la puissance de Tesla, dont la Model 3 est aujourd’hui la voiture la plus vendue en Europe, ouvre de nouvelles perspectives… et soulève bien des questions ! Elon Musk est en train de redéfinir les règles du jeu à son avantage, et les impacts pourraient se révéler multiples pour le monde traditionnel de l’assurance.

En savoir plus dans notre article : « Assurance auto : Tesla sonne la révolution ! »

Les principales levées du mois en Europe

Getsafe (54M€) : la startup allemande a fait sauter la banque avec la plus grosse levée du mois sur le Vieux Continent. Pour rappel, l’entreprise a débuté en tant qu’assureur auto, avant de s’étendre à la responsabilité civile des personnes, des chiens et des drones ainsi que la protection contre le vol. Elle vend ses produits directement sur un modèle B2C – contrairement à Wefox, autre joyau de l’insurtech outre-Rhin. Getsafe opère sur deux marchés : l’Allemagne (225 000 clients) et le Royaume-Uni (25 000 clients). Au passage, Getsafe a confirmé avoir obtenu l’agrément d’assureur, alors qu’il opérait comme intermédiaire jusqu’à présent.

HumnAI (12M€) : lancée en 2018, Humn, spécialisée dans l’assurance des flottes commerciales, propose une couverture flexible et innovante. Le calcul des primes est en effet basé sur l’analyse par l’IA de centaines de points de données internes et externes au véhicule. La jeune pousse britannique va pouvoir poursuivre le développement de sa solution télématique grâce à cette Série A.

Mila (10M€) : l’assurtech spécialisée en immobilier vient de faire une entrée en fanfare sur le marché français ! La jeune pousse a, en effet, fait d’une pierre deux coups, en annonçant, en parallèle d’une levée de fonds de 10 millions d’euros, avoir obtenu le précieux agrément de l’ACPR.

Vitaance (3M€) : la startup espagnole conçoit, vend et gère des polices d’assurance vie moins chères que celles commercialisées par les banques. Les primes sont ajustées selon les caractéristiques de chaque client et de son mode de vie. Une application propose d’ailleurs des conseils pour adopter bonnes habitudes.