Le chiffre du jour | CEO, le coup de pompe !

Le chiffre du jour | CEO, le coup de pompe !

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
22 mars 2024 - 3 minutes

Ils sont stressés, mangent et dorment moins bien. Passent moins de temps en famille. Et se questionnent donc légitimement sur leur avenir.

Eux, ce sont les CEO de l’écosystème tech, qui viennent d’être interrogés par Sifted à l’occasion d’une étude remplie de signaux assez alarmants. Des insights que l’on relie forcément à la valse récente des dirigeants dans l’insurtech.

156 fondateurs sont passés sur le divan de Sifted pour se confier. Les réponses sont éloquentes. Si l’on devait retenir un chiffre ? 49% des CEO de la tech envisagent de quitter leur poste en 2024 !

Les dirigeants font globalement part d’une pression extrême ressentie ces derniers mois. 85% évoquent ainsi avoir traversé des périodes de fort stress, et près d’un sur deux avoue que leur santé mentale s’en est trouvée sérieusement impactée.

Des conclusions qui n’étonnent guère si on les replace dans le contexte de forte tension autour du marché. Pressurisés par les investisseurs qui exigent désormais la rentabilité, et la quête souvent difficile voire impossible de nouveaux fonds, ils n’ont pas eu un rôle évident.

Beaucoup ont dû restructurer leur approche, réduire les coûts et recourir notamment à des licenciements. Des épreuves éprouvantes, donc, qui ont déjà conduit certains à jeter l’éponge, et de nombreux à se questionner.

Valse des CEO dans l’insurtech : une lame de fond ?

Dans l’insurtech en particulier, nous avons pu observer plusieurs mouvement dernièrement. Dont deux, emblématiques, avec Julian Teicke et Steven Mendel, qui ont lâché leur rôle de CEO de wefox et ManyPets, respectivement. Si ni l’un, ni l’autre, n’ont communiqué sur une éventuelle usure mentale, signalons simplement que les challenges n’ont pas manqué pour leurs entreprises ces derniers mois.

Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls, ni les premiers, à avoir passé la main. Et d’autres facteurs d’explication sont à prendre en considération, ainsi que le signale très justement Florian Graillot dans la dernière édition de son podcast Tonalités Insurtech.

Premièrement, il faut garder en tête que, dans le cycle de vie d’une startup, les défis d’aujourd’hui sont souvent complètement différents de ceux d’hier. Propulser une jeune pousse de 10 salariés ou gérer une entreprise de 1 000 personnes, ce n’est pas le même métier. Et il faut d’autres compétences, portées par de nouveaux individus, pour adresser ces challenges.

Par ailleurs l’écosystème de l’innovation a été sérieusement secoué par le retournement de marché, notamment autour de l’investissement. Dans l’insurtech, la quête de rentabilité technique prend désormais toute son importance. Il n’est donc guère étonnant de voir des spécialistes de l’assurance prendre des fonctions exécutives. On évoquait déjà l’an dernier le retour des experts en première ligne.

Voici donc d’autres éléments à mettre en perspective pour évaluer la valse des CEO dans l’insurtech. Une lame de fond qui vient aussi confirmer l’arrivée de l’écosystème à un premier stade de maturité. Celui qui devrait voir émerger, notamment, des modèles économiques pérennes avec des pépites enfin rentables.

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