Le chiffre du jour | Climat & Assurance, ça flambe !

Le chiffre du jour | Climat & Assurance, ça flambe !

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
06 janvier 2023 - 2 minutes

Comme l’impression que rien ne change… Le rapport de Christian Aid, qui recense les dix catastrophes naturelles les plus coûteuses sur l’année écoulée, devient un incontournable dont on se passerait volontiers. En 2022, encore une fois, pas de surprise. La planète s’est déchaînée et, aux quatre coins du monde, les pertes tant humaines que matérielles, sont conséquentes.

En effet, à côté d’un bilan humain lourd (voir la carte ci-dessus), le coût total provoqué par les plus grosses catastrophes naturelles atteint 168 milliards $ en dommages assurés sur l’année. A titre de comparaison, le total avoisinait les mêmes montants l’an passé (170 milliards $) contre 150 milliards $ en 2020. En 2022, le terrible ouragan Ian, qui a frappé la Floride au début de l’automne, détient la palme avec près de 100 milliards $ occasionnés à lui seul.

L’assurance sous pression

Un tel contexte met, évidemment, l’écosystème assurance sous pression. L’affaire du renouvellement des traités de réassurance fin 2022 est à ce titre emblématique. De Ian à la vague de grêle en France, qui a occasionné 5 milliards d’euros de dégâts et n’avait pas été bien anticipée, les réassureurs ont été échaudés dernièrement.

En conséquence, les capacités baissent mais, surtout, les tarifs augmentent, voire explosent ! Un cercle vicieux s’enclenche alors. L’assureur devient potentiellement moins solvable. Et, au final, c’est l’assuré qui trinque. Cela, même les insurtechs n’y peuvent rien. A titre d’exemple, ci-dessous, un renouvellement tarifaire pour 2023 chez Kin Insurance, spécialiste de l’assurance en zone sensible, pour une propriété basée en Floride.

Dans certaines régions, comme en Australie, assurer son habitation devient un luxe que certains ne peuvent plus se permettre. Sans parler des populations vivant dans des pays en développement exposés aux aléas climatiques. Pour elles, s’assurer n’est même pas à l’ordre du jour.

Le secteur assurance va donc devoir mettre les bouchées doubles sur le sujet dans les mois à venir. C’est une question de business, évidemment, puisqu’il est directement impacté. Mais c’est aussi, et surtout, une question de philosophie. Par nature, l’assurance a en effet vocation à protéger les sociétés et les hommes. On l’attend plus que jamais pour jouer ce rôle, et l’innovation doit aujourd’hui l’aider à l’assumer.