On était à... Niort, pour assister au Club Métier sur la maîtrise des risques climatiques

On était à... Niort, pour assister au Club Métier sur la maîtrise des risques climatiques

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
11 avril 2023 - 4 minutes

Ce 28 mars 2023 se tenait une grande première. French Assurtech et la Technopole du Niortais inauguraient en effet une nouvelle série de rencontres, les Clubs Métiers. Pendant une matinée, des experts, issus de grands groupes ou représentants d’insurtechs, se sont relayés pour discuter, échanger, débattre et ouvrir des pistes de réflexion sur un sujet incontournable du moment : assurance et climat.

Les équipes d’Eficiens, qui avait l’honneur d’être partenaire media de l’événement, étaient sur place. Morceaux choisis d’une matinée passionnante, et enrichissante, à bien des égards.

😱 État des lieux, état d’urgence !

Ce ne sera malheureusement une surprise pour personne de lire que la situation continue de s’aggraver côté climat. On le ressent au quotidien, les publications scientifiques valident cette impression, comme les bilans des assureurs. Toutes les courbes sont à la hausse. Depuis les années 1980, la charge de sinistres sur le marché français a quasiment triplé. 2022 a confirmé l’état d’urgence, avec une facture évaluée à 10 milliards d’euros pour les assureurs.

 

Tout le monde, ou presque, se trouve aujourd’hui concerné par le changement climatique. Stéphane Blanche, Directeur marchés chez Smacl Assurances, précise ainsi que « 4/5e des communes françaises sont exposées à un risque climatique. » C’est beaucoup, et pour un tiers d’entre elles, la menace est même double, voire pire. En 2022, les épisodes de grêle et de sécheresse ont encore fait de sérieux ravages. Face à ce déferlement, les assureurs avouent avoir du mal à suivre le rythme.

En 2017, on prend une vague de gel. On modélise, et les données nous donnent un taux de retour à 30 ans. Sauf qu’en 2021 survient une nouvelle vague, encore pire, qui balaie au passage tous nos modèles ! »

Dimitri Lely, Directeur agricole chez Groupama Centre-Atlantique

Certains périls, qui prennent une dimension totalement inédite, doivent être quasiment appréhendés comme des nouveaux risques par les assureurs. Rien d’évident donc, notamment sur le volet data… et encore plus compliqué avec le désengagement des réassureurs.

Entre la dégradation spectaculaire de la sinistralité, le retournement économique et financier, et la pression des agences de notation, le monde de la réassurance freine aujourd’hui des quatre fers. « 20% de la capacité traditionnelle a disparu entre 2022 et 2023 alors que la demande augmente » alerte Christophe Valero, Directeur réassurance du Groupe Macif.

Pour l’écosystème assurance, dans son ensemble, il y a donc urgence à agir et mettre en place des stratégies efficaces. Dans cette optique, une maîtrise renforcée des fondamentaux devient impérative.

💪 « Back to basics », prévention et collectif : une réponse plurielle

Les conséquences d’une situation qui empire à grande vitesse peuvent se révéler dramatiques à court terme. Si rien ne bouge, les ratios vont se dégrader continuellement (entre + 20 et + 33 pts à l’horizon 2027 selon les estimations). Afin de se maintenir à flot, les assureurs devront augmenter les primes pour maintenir le principe de mutualisation et resserrer leur périmètre d’action. Au final, s’assurer deviendra trop onéreux pour certains individus, quand ils ne seront tout bonnement pas simplement exclus du système.

C’est déjà le cas dans certaines régions d’Australie par exemple, alors que l’ouragan Ian a mis en lumière une machine assurantielle au bord de l’implosion en Floride. Il faut ainsi pour les assureurs prioriser le sujet. Les intervenants de la table ronde ont indiqué que la prise de conscience était bien en marche. Aujourd’hui, le climat fait l’objet d’une attention toute particulière en interne, à travers une approche transverse qui implique nécessairement tous les métiers de l’entreprise.

Club métier Niort climat 2

Dans les faits, pour agir concrètement et efficacement, le secteur doit plus que jamais agir sur les fondamentaux : souscription, tarification produits, réassurance et gestion de sinistres. Cela implique pour les assureurs de se montrer davantage proactifs face au risque. « Pendant longtemps, on a délégué la modélisation aux réassureurs. Nous avons aujourd’hui tout intérêt à internaliser les compétences », appuie Charles Dumartinet.

En parallèle, un plébiscite émerge pour muscler la prévention. « C’est le sujet le plus intéressant, c’est là où l’on a besoin d’innover », abonde Dimitri Lely.

On met souvent beaucoup de choses derrière, attention à ne pas se tromper. Il faut sensibiliser au maximum les publics, acculturer la population au risque, sensibiliser. De la prévention découle aussi une meilleure maîtrise des risques.

Christophe Valero, Directeur réassurance du Groupe Macif

Dernier point d’attention et non des moindres : la nécessité de trouver des réponses dans le collectif. Comme face à tout péril de nature potentiellement systémique, les assureurs ne pourront pas faire front seuls. Une implication renforcée des pouvoirs publics apparaît primordiale. Le développement des synergies entre les différents acteurs fait aussi sens. Enfin, le recours aux startups et insurtechs, qui imaginent des solutions de pointe pour mieux comprendre et adresser les risques, se révèle, dans ce contexte, plus que jamais pertinent.

🤖 Les insurtechs, un appui incontournable !

Deux pépites de la scène hexagonale étaient présentes lors de ce club métier. RiskWeatherTech comme Weather Claim Control mettent d’ores et déjà leur savoir-faire à disposition de plusieurs grands assureurs de la place. On vous propose de découvrir ces insurtechs innovantes en vidéo.

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