Le chiffre du jour | Climat : les assureurs français passent à la caisse

Le chiffre du jour | Climat : les assureurs français passent à la caisse

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
05 avril 2024 - 2 minutes

Plus de 400 catastrophes naturelles répertoriées, occasionnant 380 milliards de dollars de pertes économiques, dont 118 milliards assurés. On vous a récemment parlé du coût stratosphérique occasionné par les événements climatiques en 2023.

Aux quatre coins de la planète, les sinistres connaissent une spectaculaire augmentation, tant en fréquence qu’en intensité. Un vrai cauchemar pour les assureurs. On connaît désormais plus précisément le montant de la facture pour les acteurs français, et elle est particulièrement salée.

Il n’y avait pas de bonne surprise à attendre. Encore une fois, les assureurs ont dû passer à la caisse pour dédommager les sinistres liés au climat en 2023. Coût total : 6,5 milliards d’euros. Soit la troisième année la plus coûteuse de l’histoire pour le secteur, après 2022 et 1999.

Les conditions imposés par les réassureurs, voire le désengagement de certains, mais aussi les limites du régime cat nat qui ne prend pas en compte les tempêtes – comme Ciaran et Domingos qui ont occasionné 1,6 milliard € de dégâts – ou la grêle, ont ajouté à la charge des assureurs tricolores.

« Nous assistons à un changement d’échelle des risques économiques, climatiques et numériques, auxquels les Français sont confrontés », alerte Florence Lustman, présidente de France Assureurs. Pour schématiser, le coût moyen annuel engendré par ces sinistres a plus que doublé en l’espace de 20 ans. Et il serait utopique de penser que la courbe va ne serait-ce que ralentir.

Le rapport Langreney, socle pour un nouveau départ ?

La publication de ces nouveaux chiffres intervient dans le cadre de la divulgation du rapport Langreney. Le document, attendu de longue date, s’articule autour de trois axes :

  • le rééquilibrage financier du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles ;
  • le renforcement de la prévention des risques naturels et de la résilience des bâtiments ;
  • la décarbonation des portefeuilles d’assurances dommages.

Il faut donc déployer des mesures fortes pour contenir au mieux les courbes exponentielles. Voici une ligne directrice qui semble ouvrir de belles opportunités pour les startups et entreprises innovantes.

Car la prévention et une meilleure connaissance des risques de manière générale passera inévitablement par la capacité à récolter et sublimer la donnée. Et sur ce terrain, de nombreuses insurtechs et autres climate tech ont déjà prouvé leur capacité à épauler l’écosystème avec leur savoir-faire sur toute la chaîne de valeur. Face à un défi qui impose un puissant engagement collectif, elles semblent ainsi pouvoir revendiquer une place de choix dans l’équation.

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