Une impression qui semble se confirmer ! Sujet brûlant du moment et menace n°1 pour les experts du risque en 2023, le cyber inquiète, et fait parler. Pourtant, si d’aucuns mettent le doigt sur son caractère systémique et potentiellement inassurable, les signaux positifs s’accumulent sur le front.
Dernier indicateur en date : des chiffres qui tendent à montrer que le marché se stabilise. Il y a un an, les tarifs des polices d’assurance flambaient littéralement, avec une augmentation de plus de 100% au Q1 2022 (110% aux USA, 102% au UK). En janvier, Marsh indique une hausse de 10%, qui s’inscrit dans une courbe désinflationniste. Si la tendance se confirme, on pourrait même voir rapidement les prix baisser, tout simplement.
Alors, comment expliquer ce revirement alors que le secteur semblait proche de céder à la panique il y a encore peu ? Les pirates des temps modernes n’ont pas rendu les armes, loin de là. Le ransomware demeure une action très répandue (+87% d’augmentation à l’encontre des entreprises en 2022). Toutefois, la fréquence des sinistres est, elle, en baisse.
On décèle ici un premier élément de réponse. A savoir que le sujet cyber atteint un premier stade de maturité, avec des entreprises se protégeant plus efficacement. En parallèle, les assureurs affinent peu à peu leur connaissance du risque.
Au cœur de la pandémie, quand les hackers ont profité de la généralisation du télétravail pour faire exploser le nombre d’attaques, les professionnels de l’assurance se sont logiquement réfugiés derrière une augmentation des primes – quand ils n’ont tout simplement pas quitté le navire ! Deux ans plus tard, la réalité est bien différente, et l’on retrouve une approche plus pragmatique. ‘Back to basics‘, ou un retour aux sources, selon les mots d’Eric Andersen, le président d’AON.
Des assureurs et réassureurs reviennent donc progressivement dans le jeu, fournissant davantage de capacités. Ils ne sont cependant pas les seuls acteurs de ce changement de paradigme. En effet, les initiatives se multiplient pour apporter un nouveau souffle au secteur.
On parle ici des nombreuses innovations que l’on a évoquées dans nos colonnes ces derniers mois. Rappelons particulièrement la marketplace de cyber services concoctée par Marsh, la cyber mutuelle MIRIS lancée par des entreprises européennes, le premier cyber bond de l’histoire signé Beazley ou l’accord de cyber réassurance proportionnelle conclu entre Hannover Re et Stone Ridge.
Et comment ne pas évoquer le microcosme des cyber insurtechs qui se structure, et avance fort. En France, Dattak et Stoïk semblent disposer de tous les atouts pour devenir des références au niveau européen.
La startup de Jules Veyrat, à l’instar de la géante américaine Coalition, vient d’ailleurs d’élargir ses capacités. L’insurtech de l’année 2022 s’est ainsi adossée à l’assureur Axeria et pourra désormais couvrir de plus grosses structures. Un autre argument fort nous incitant à penser que l’union fait la force sur un marché de l’assurance cyber qui tend à se normaliser.
