C’est décidément le sujet de la rentrée. La position de Bercy sur les cyber-rançons fait parler encore, et encore. Pour certains, le ministère encouragerait les assureurs à payer les criminels. Alors que le débat est pour le moins houleux dans l’assurance, les professionnels de la cybersécurité ont aussi leur mot à dire. Ce sont eux qui sont en première ligne pour essayer de nous protéger contre les pirates, ou du moins limiter les dégâts. Leur position semble plus claire : 82 % des experts de la cybersécurité sont en effet contre le paiement des rançons.
Ce résultat provient d’une étude menée par le CESIN. Le Club des Experts de la Sécurité de l’Information et du Numérique se mobilise autour de la question des ransomwares et des rançons. L’organisation dresse le bilan des positions de ses membres. Et la grande majorité d’entre eux sont donc contre le paiement des rançons, avec seulement 8 % des sondés s’exprimant en faveur.
Les cyberexperts sont aussi critiques envers les assureurs les offres. « Après plusieurs années d’engouement, les premiers bilans révèlent un moindre taux de satisfaction pour ceux qui ont eu recours à l’assurance, avec plus d’une entreprise sur 10 qui hésite à renouveler son contrat », résume la CESIN. L’association note aussi une hausse significative des tarifs, alors que les niveaux de couverture sont en baisse.
Les contrats cyber en pleine tourmente, ça ne date pas d’hier. Le retour de la grande question des assurances cyber se pose à tous les acteurs du secteur, du géant mondial à la jeune insurtech. Dans notre récente interview avec Jules Veyrat, le CEO de Stoïk, la cyber insurtech française avait notamment clairement pris position contre le paiement des rançons.
Le débat est donc bien installé et risque de se prolonger dans le temps long. Face à des groupes criminels qui se structurent et affichent une puissance grandissante, les solutions peinent à émerger. Aussi longtemps que les ransomwares vont sévir, la question du paiement de la rançon se posera.
