Le sujet est loin d’être neuf. A l’ère du digital et de l’innovation technologique, la maîtrise de la donnée représente un sujet stratégique. C’est désormais une évidence pour – quasiment – tout le monde, et un enjeu crucial dans tous les secteurs, au premier rang desquels l’assurance.
Pour autant, entre la prise de conscience et la réalité du terrain, un grand écart demeure en 2024. C’est le principal enseignement émanant d’une étude qui doit interpeller les acteurs du secteur.
L’Observatoire 2024 signé opendatasoft et Odoxa est un document rempli d’insights. Si l’on devait en retenir un ? Seuls 44% des décideurs français estiment que l’utilisation des données est une priorité dans leur organisation. Et 48% notent un décalage entre les ambitions de leur organisation et la réalité du quotidien en matière de démocratisation des données.
Une incapacité à briser le plafond de verre qui interroge, surtout à une époque où l’on parle de plus en plus des potentiels de l’IA et de sa version générative. Comment l’expliquer ? Plusieurs éléments sont à prendre en considération.
D’une part, les contraintes budgétaires et de ressources humaines qualifiées demeurent des obstacles significatifs. Les dirigeants vont ainsi plus aisément favoriser des investissements sur des projets au ROI mesurable et immédiat. Alors que les initiatives autour de la data livrent leur impact sur un temps plus long.
D’autre part, la complexité technologique et le manque d’acculturation aux données au sein des équipes dirigeantes limitent l’adoption de pratiques data-centric dans les processus décisionnels.
Et même pire. Un fossé entre le top management et le terrain existe toujours. Ainsi, 67% des directeurs de sites / filiales estiment que leur entreprise est en avance sur le sujet data. Cette statistique tombe à 28% chez les cadres non décideurs… et à 13% pour les salariés ! Entre une stratégie ambitieuse couchée sur des slides et la mise en œuvre opérationnelle, ce sont donc deux mondes qui s’opposent.
Le rapport met en lumière l’urgence d’une démarche proactive pour combler ce grand écart. Un effort qui exigera une acculturation poussée à tous les niveaux de l’entreprise, la mise en place d’une stratégie cohérente et centralisée, articulée autour des nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle.
Seules les organisations qui réussiront à intégrer ces pratiques au cœur de leur fonctionnement pourront tirer pleinement parti de l’ère du digital, en se distinguant par leur capacité à anticiper les tendances du marché, à personnaliser leurs offres et à optimiser la gestion des risques. Des enjeux chauds qui concernent tout particulièrement les assureurs aujourd’hui.
