Le Digital learning a le vent en poupe | Enjeux, solutions et limites | + notre coup de projecteur sur le secteur assurance

Le Digital learning a le vent en poupe | Enjeux, solutions et limites | + notre coup de projecteur sur le secteur assurance

Amélie Sanchez
Rédigé par Amélie Sanchez
14 mars 2021 - 5 minutes

 

 

 

Le Digital learning, c’est quoi ?

Le Digital learning est souvent associé au e-learning. Cependant, il s’agit d’un concept plus large qui englobe à la fois le e-learning (les vidéos de formation et la classe virtuelle), mais aussi d’autres outils de formations en ligne comme les quizz et les serious game.

Il revêt plusieurs formes : formation 100% à distance ou Blended Learning (formation multimodale alliant digital learning et formation en présentiel).

La formation digitale permet surtout de former les collaborateurs plus rapidement et avec plus de souplesse. Mais aussi de proposer une offre de formations plus large et de toucher un plus grand nombre de personnes.

 

 

Les solutions de digitalisation de la formation

Selon Digiforma, la plupart des organismes utilisent la classe virtuelle pour les formations digitales. Par exemple, via des outils comme Zoom, Hangouts ou Skype. Ils sont encore peu nombreux à utiliser un Learning Management System (LMS). Seuls 10% à l’utiliser en complément des classes virtuelles et 5% exclusivement.

L’étude de l’Observatoire du Digital Learning confirme cette tendance des classes virtuelles :

 

Digital learning

 

Néanmoins, on peut supposer que l’engouement pour les classes virtuelles est lié à leur rapidité de mise en place lors des confinements. Une digitalisation accrue dans les années à venir pourrait passer par une généralisation des LMS. Rappelons que le Learning Management System est un logiciel permettant de créer, gérer, organiser et fournir du matériel de formation en ligne pour les salariés. Il est constitué de 2 parties :

  • Une interface administrateur permettant d’organiser les formations et d’extraire des données sur les formations réalisées
  • Une interface utilisateur pour permettre aux apprenants de suivre les formations

La FFFOD prépare d’ailleurs cette tendance avec la publication d’un Guide 2021 comment choisir LMS. Selon eux, certains OPCO réfléchiraient à la mise à disposition d’une plateforme LMS à destination de leurs adhérents et à la prise en charge selon un « forfait-parcours » pour les formations multimodales.

 

 

L’accélération liée à la COVID-19

La crise du covid, et plus particulièrement le premier confinement a bousculé l’organisation des organismes de formation. Ils ont en effet dû passer en urgence la plupart de leurs formations en distanciel. Par la suite, le dispositif FNE Formation a encore accéléré la digitalisation. En insistant, par exemple, les entreprises à proposer des formations aux salariés alors qu’il fallait respecter les mesures de distanciation.

Après quelques mois, plusieurs études dressent le bilan de l’année 2020 ; qu’est-ce que cette année particulière a apporté à la digitalisation ?

Ainsi, selon l’enquête OF covid, la crise sanitaire a largement accru le recours aux outils numériques. Avant le 16 mars, les organismes étaient 38% à disposer d’une plateforme intégrée ; ils sont désormais 46%.

Selon une étude de l’organisme de formation Unow, sur « les compétences essentielles après les crises de 2020 », 71% des RH interrogés considèrent que le blended learning et le 100% à distance seront désormais des modalités pédagogiques dominantes pour la formation continue.

Digiforma, logiciel de gestion de la formation et e-learning, a résumé le résultat de son enquête en infographie.

digitalisation formation covid

 

De son côté, l’Observatoire du Digital Learning FFFOD a sorti un livre blanc intitulé « La crise, grand accélérateur du Digital learning ». On y apprend notamment que 22,9% des répondants ne se sont mis au Digital learning que depuis l’épidémie. Leur but étant d’assurer la continuité pédagogique.

Cette digitalisation précipitée a mis en exergue un certain nombre de difficultés / freins à la digitalisation. Selon l’étude de Digiforma, les limites à la digitalisation sont de 3 types :

  • Pédagogiques, c’est-à-dire des formations non adaptées au distanciel (37,75%)
  • Sociales, liées par exemple à un public peu connecté (24,04%)
  • Financières (17,08%)

Ainsi, l’enquête OF Covid menée par le ministère du travail en juin 2020 indique également que les principales difficultés exprimées par les établissements de formation sont liées aux apprenants : fracture numérique (équipements et connexion, compétences et autonomie) et les contraintes familiales (garde d’enfants, maladie).

Si les organismes ont peu d’action à mettre en place pour lever les limites sociales, les limites liées à la pédagogie, classées en premier par l’étude de Digiforma, peuvent faire l’objet d’accompagnement spécifiques :

Besoins formation digitale

 

 

Le blended learning, le meilleur des 2 mondes ?

82,6% des répondants de l’étude menée par l’Observatoire du Digital Learning sont convaincus de la complémentarité du Digital Learning avec le présentiel. Le 100% distanciel, lui, convainc moins : selon Digiforma, seulement 23% des organismes de formation souhaitent repasser sur du 100% présentiel après la crise covid.

La tendance future au blended learning se confirme donc. Ce dispositif qui combine présentiel et Digital learning permet d’optimiser les temps en présentiel avec plus d’échanges et de discussions. Il permet aussi de profiter des avantages pédagogiques liés au Digital :

 

Digital learning 2

 

 

Et l’assurance dans tout ça ?

Les OPCO ont une place essentielle de conseil dans la mise en place de formations à distance mais aussi dans le conseil pour sélectionner les bonnes formations à distance. Dans l’assurance, l’OPCO Atlas propose des guides employeur/ salarié dédié au « FOAD » (Formations ouvertes à distance).

À noter que les « grands » de l’assurance ont déjà de l’avance dans la mise en place de leur propre plateforme LMS. Ils permettent aux salariés d’accéder à de nombreuses ressources en e-learning. Generali par exemple, s’est lancé dans le e-learning depuis 2000 !

Quelques exemples dans le secteur :

  • Groupama, avec la mise à disposition d’une plateforme LMS associée à des formations en présentiel et du tutorat.

 

  • Axa, via un partenariat avec Coursera, qui met à disposition des ressources provenant d’universités du monde entier.

 

AXA Coursera

 

  • Allianz, avec la « Digital Sales Academy », à destination des commerciaux. Celle-ci met à disposition une bibliothèque multimédia regroupant des contenus opérationnels. La plateforme digitale permet d’accéder à des modules d’e-learning, des Mooc, des podcasts ou des Sales games. La Sales Academy Allianz France (SAAF) a aussi des locaux physiques, équipés d’un laboratoire pédagogique et d’un studio pour la création des formats digitaux de formation. Des salles sont aussi équipées de solutions de formation utilisant l’intelligence artificielle et le machine learning. À partir de la reconnaissance vocale et de la vidéo, ces solutions permettent d’évaluer la qualité d’un entretien commercial et de cartographier les points forts / points faibles de l’apprenant.

 

 

Pour un cas concret de mise en place d’un LMS dans le secteur de l’assurance, vous pouvez consulter cette étude de cas de Dokeos sur la mise en place d’une plateforme à destination des courtiers en assurance chez AEDES (société d’assurance en Belgique).