Le chiffre du jour | La e-santé, vraiment de la santé ?

Le chiffre du jour | La e-santé, vraiment de la santé ?

Emilie Autin
Rédigé par Emilie Autin
23 septembre 2022 - 2 minutes

L’arrivée d’une pandémie mondiale dans nos vies a poussé certains d’entre nous à scruter de près leur santé. Et pourquoi pas en installant une application de e-santé ? Depuis des années, des développeurs créent aussi des applications pour suivre des patients souffrant de diverses pathologies. Pourtant, la majorité d’entre elles ne bénéficient d’aucune validation médicale. En effet, 64 % de ces applications n’ont effectué aucune étude clinique pertinente !

En 2020, ce sont quelques 250 applications de e-santé qui apparaissaient chaque jour, soit 90 000 en un an. Comment leur faire confiance ? C’est la question que s’est justement posée une étude française parue dans le Journal of Medical Internet Research. Des chercheurs ont passé au crible 68 applications surveillant l’observance de traitements, leurs effets secondaires ou délivrant des messages de prévention.

Seules 21 % de ces applications ont fait l’objet d’études randomisées, le niveau de preuve maximal, avant leur arrivée sur le marché. 15 % se sont penchées sur l’analyse de données de santé en « vie réelle », un effort insuffisant mais qui demeure louable. Et pour toutes les autres, donc la majorité, rien n’a été mis en place pour valider scientifiquement l’approche.

La e-santé, réellement pertinente en assurance ?

Et nos amis les assureurs dans tout ça ? Les groupes et startups s’intéressent à notre santé et tentent de la superviser. La plupart d’entre eux intègrent – ou envisagent de la faire – des applications tierces dans leurs offres, pour proposer à leurs clients une expérience complète. Récemment, le métavers a même fait son apparition, ouvrant la porte à un univers de possibilités entre santé, digital et assurance.

Mais derrière le rêve des assureurs, se cache la réalité. Des applications peu ou pas testées, un métavers sujet à discorde… Certains assureurs font donc logiquement le pari du fait-maison afin de conserver le contrôle de A à Z. Et c’est encore plus simple quand on est une insurtech à l’ADN digital comme Alan. Son application Alan Mind, notée à plus de 4 sur les sortes a convaincu ses utilisateurs. Mais a-t-elle été testée dans les règles de l’art ?

Il en va de même pour toutes les applications développées par des assureurs, comme les applications tierces recommandées par les groupes. Beaucoup de questions se posent et nous incitent à penser que les promesses de la e-santé ne sont peut-être pas si simples à concrétiser…