Femmes dans la tech : encore une longue marche à accomplir !

Femmes dans la tech : encore une longue marche à accomplir !

Emilie Autin
Rédigé par Emilie Autin
12 juillet 2021 - 3 minutes

Tous les ans, deux classements font battre le cœur de tous les entrepreneurs français : le Next 40 et le French Tech 120. Ces deux indices rassemblent les startups les plus prometteuses au sein d’une hiérarchie qui permet d’évaluer leur niveau de notoriété. Les médias, comme les investisseurs, passent au crible ces pépites qui ne demandent qu’à exploser. Mais, chaque année, une chose ne change pas : les fondateurs de ces entreprises sont quasiment tous des hommes.

Il n’y a que huit startups du Next 40-FT 120 qui ont une fondatrice. C’est toujours peu. Mais quelles femmes ! ” a réagi Kat Borlongan, la désormais ex-directrice de la mission French Tech. Plus précisément, ce ne sont que 21% des startups fondées en 2020 dans l’Hexagone qui ont une équipe fondatrice mixte ou féminine. Ce chiffre est pourtant en hausse de 4 points depuis 2019.

Où sont les femmes ?

Devant ce constat, la société civile a décidé de se mobiliser. En juin 2020, deux associations de soutien aux femmes entrepreneuses ont fusionné pour peser ensemble sur le débat public. Réunies sous la bannière commune de Sista, elles militent pour une meilleure inclusion des femmes dans la tech, et pour les aider à rêver toujours plus haut. L’association lutte aussi contre les disparités de financement entre les entreprises.

Selon un rapport du fonds d’investissement Atomico, 92% des fonds investis en Europe en 2019 ont en effet été alloués à des équipes fondatrices exclusivement masculines. « Nous avons identifié les problèmes, sommes allées chercher les femmes qui étaient là mais encore cachées, mais encore trop peu de moyens ont été mis en place pour que l’on parvienne à une réelle égalité », déplore Roxanne Varza, fondatrice de Starther et directrice de Station F.

Briser le plafond de verre

Pour changer cette dynamique, l’État a décidé de s’appuyer sur la législation. La loi Copé-Zimmermann avait instauré en 2011 un quota de femmes dans les conseils d’administration. Dix ans plus tard, une proposition de loi enjoint à aller plus loin. Le groupe de la majorité porté par la députée Marie-Pierre Rixain veut accélérer l’égalité professionnelle et économique. Cette loi pourrait imposer des quotas dans les postes à haute responsabilité dans les entreprises de plus de 1000 salariés. Adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale, le texte doit encore passer devant le Sénat.

Néanmoins, il ne suffit pas de textes de lois pour changer le monde de l’entreprise. Il est important de casser les stéréotypes qui entourent la place des femmes dans la technologie et les métiers scientifiques. Beaucoup de femmes se lancent aujourd’hui dans des aventures entrepreneuriales, et il est important de les mettre en lumière. Pour ne nommer qu’elles, Eficiens a déjà rencontré Li Cai et Jeanne Depond les fondatrices de Lyanne, Magaly Siméon de Lily Facilite la Vie ou encore Magali Noé qui avait fondé Youse en interne chez CNP. Seule une startup fondée par des femmes est devenue une licorne en France, Vestiaire Collective, avec Sophie Hersan et Fanny Moizant à sa tête. Alors Mesdames, à vous de jouer !