De plus en plus d’entreprises traditionnelles réalisent que pour survivre dans un monde digital, elles doivent se montrer, penser et agir comme des entreprises tech.
Voici l’une des phrases marquantes, extraite d’une récente publication McKinsey. Elle fait, en effet, écho à bien des problématiques du moment dans l’assurance. Et de l’insurtech, en particulier, à l’heure où le marché se questionne clairement sur la valeur des acteurs B2C.
En 2023, « software is the world », appuie McKinsey. Tout va vite, très vite en matière de progrès technologique. Et celui-ci, plus que jamais, pousse les entreprises à muer. Le cabinet de conseil identifie notamment trois facteurs du changement :
Ce constat semble valider la tendance actuelle autour de la sphère insurtech. Pour faire simple, le mot ‘tech’ pourrait rapidement prendre le pas sur celui d’ ‘assurance’ pour bien des acteurs. Une inclinaison qui forcerait nombre d’entre eux à devoir se réinventer pour espérer survivre et poursuivre l’aventure.
Un article publié cette semaine dans les colonnes du Wall Street Journal vient fournir quelques explications. Son titre : « Technology was supposed to transform insurance pricing. It hasn’t. » En résumé, la journaliste remet en perspective le parcours de trois insurtechs américaines bien connues ayant adopté une approche B2C : Lemonade, Root et Hippo.
La promesse au départ était claire. En maîtrisant la tech et la data pour établir une tarification plus compétitive, en plus de proposer une expérience digitale inédite, ces nouveaux acteurs ambitionnaient de bousculer l’ordre établi. Disrupter le secteur de l’assurance, rien que ça.
Problèmes réglementaires, manque d’historique sur les données, adaptation des acteurs existants, marché boursier implacable… tout ne s’est pas vraiment passé comme prévu. Chasser les mammouths, ils reviennent au galop. Et aujourd’hui, la disruption prend une coloration surannée.
L’histoire n’est cependant pas finie, loin de là. Tous ces acteurs disposent encore d’un atout formidable en main : leur ADN tech. Et si leur salut passait finalement par leur capacité à propulser l’écosystème en se recentrant sur leur savoir-faire en la matière ?
Sublimer la technologie plutôt que l’assurance même. Les promesses autour du phénomène embedded vont en ce sens. En France, le virage d’un Seyna ou les expérimentations récentes d’Alan autour du « tech as a service » interpellent.
Et que dire des dernières annonces de wefox ? Dans le cadre de sa dernière opération de financement, Julian Teicke a dévoilé son jeu. Son objectif n’est plus de faire la différence sur le volet assurance, désormais rationalisé.
Au contraire, il compte investir davantage ailleurs… Et envisage de développer une plateforme tech pour devenir le AWS de l’assurance dès l’année prochaine !
La route vers le succès n’est jamais aussi rectiligne qu’il n’y paraît. Et l’on semble clairement à une croisée des chemins dans l’insurtech. Même si rien n’est écrit d’avance, pour de nombreux acteurs, alors que le contexte économique demeure morose, le prochain virage pourrait toutefois bien être décisif.