"Créer des parcours en dix fois moins de temps et pour dix fois moins cher grâce au no-code" - Itw exclusive d'Olivier Bazin de Bluepack

Emilie Autin
Rédigé par Emilie Autin
10 février 2022 - 5 minutes

« On ne fait pas de révolution dans l’assurance, on fait de l’évolution ! » Pour Olivier Bazin, un des deux cofondateurs de Bluepack, l’assurance ne va pas changer du jour au lendemain, mais il faut être capable de l’accompagner efficacement. Et c’est bien pour ça que pour sa startup, rapidité doit rimer avec simplicité, et un concept dans l’air du temps : le no-code. Avec une promesse : pouvoir construire ces parcours client, si stratégiques aujourd’hui, en quelques clics seulement.

Lancée en 2020, l’entreprise bénéficie de la grande expérience de ses fondateurs. Olivier Bazin et Luca Brero ont en effet travaillé ensemble chez CNP Assurances, avant de se lancer dans la folle aventure de l’entrepreneuriat. Avec des rêves plein la tête, la société compte bien apporter sa pierre à la transformation digitale du marché. Rencontre avec Olivier Bazin qui nous présente ce projet original et ambitieux.

« La vraie révolution n’est pas dans la technologie, mais dans le sens philosophique »

Luca Brero et Olivier Bazin ont fondé ensemble Bluepack en 2020

Comment est née l’idée Bluepack ?

Après être sorti d’école de commerce, j’ai travaillé dans un cabinet conseil pendant quelques années. C’est là que j’ai commencé à travailler sur la technologie, et sur comment la technologie peut aider l’entreprise à fonctionner. Je suis passé par plusieurs secteurs, avant de finir par rejoindre CNP Assurances. C’est en travaillant autour du digital et de l’innovation que j’ai rencontré Luca, un ingénieur italien. Un véritable coup de cœur professionnel !

En créant un nouveau parcours digital, nous nous sommes rendu compte de deux choses : nous avons passé 6 mois en développement, et utilisé un budget en centaines de milliers d’euros. Le constat était alors simple : il fallait que les assureurs puissent faire la même chose en dix fois moins de temps, pour dix fois moins cher. C’est là qu’est vraiment née l’idée Bluepack. Nous avons donc décidé de faire bouger les lignes nous même, et de nous lancer !

Le passage vers le digital, question de vie ou de mort pour le secteur de l’assurance ?

L’assurance s’est sentie, à plus ou moins juste titre, protégée de l’arrivée du digital dans nos vies. Mais, la bascule sera progressive. La vraie révolution n’est pas dans la technologie, mais dans le sens philosophique ! On est passé d’un focus sur le produit, à un focus sur le client et son expérience.

Avant la crise sanitaire, les assureurs avaient déjà conscience de l’importance du digital. Je pense que la bascule vers des assureurs plus connectés est arrivée en 2017-2018. Je pense notamment à l’arrivée de ce qui n’était qu’une petite startup à l’époque, Alan, ou le décollage des fintechs ! Mais, il y a une différence assez importante entre avoir conscience de et passer à l’action. Dans le cas de l’assurance, la bascule est complexe. Dans ce secteur, on est sur du long terme, donc la bascule prend du temps.

L’assurance n’est pas pour autant en danger de mort ! L’émergence de nouveaux acteurs, de nouvelles assurances, de courtiers innovants, va pousser les géants du secteur à changer, mais à leur rythme. Chacun prend le temps de faire les choses, rien que par le rapport au risque très spécial qu’entretient l’assurance.

Le no-code, prochaine révolution ?

Le no-code, c’est quoi ?

C’est la possibilité de créer des applications ou de faire du digital sans compétence technique, donc sans maîtriser le code simplement et purement. Par exemple, le premier outil no-code est Excel : en remplissant un champ, on peut en remplir un autre, sans avoir besoin de coder et avec très peu de savoir technique ! Avec le web, on a des outils beaucoup plus puissants en no-code, comme AirTable. On peut construire soi-même des applications. Pour autant, même si l’outil est plus simple et plus puissant, il y a tout de même besoin d’une certaine expertise.

Quand vous faites de l’informatique, il y a deux choses très importantes : la conception et la réalisation. Le no-code est de ce point de vue une révolution méthodologique ! Avant, la moitié du temps était consacrée à la conception, et l’autre à la réalisation. Avec le no-code, 80 à 90 % du temps peut être consacré à la conception ! Des ressources peuvent donc être libérées pour améliorer rapidement l’expérience des clients.

Que propose Bluepack aux assureurs ?

Nous avons décidé d’être ultra spécialistes d’un domaine : le workflow et ses process. Ces processus sont au cœur de l’expérience client ! On se concentre donc sur le front, tout ce qui permet une interaction entre l’utilisateur final et l’assureur. Bluepack propose donc une plateforme no-code qui permet de créer tous les parcours possibles en marque blanche.

Bluepack vient ajouter une couche d’agilité pour permettre très rapidement de lancer un nouveau produit ou de se connecter à un nouveau partenaire. En quelques clics, les parcours peuvent être modifiés. L’efficacité d’un parcours se mesure à la vitesse où il est complété mais aussi au nombre de personnes qui arrivent au bout. Avec Bluepack, le parcours est construit dix fois plus vite qu’un parcours sur mesure. De plus, l’assureur peut encore modifier les questions ou améliorer son parcours en continu, rien n’est figé.

N’y a-t-il pas un risque à faire « trop simple » autour d’un sujet aussi complexe et stratégique que les parcours d’assurance ?

Trop simple, je ne sais pas si ça existe. On va aller vers des choses plus simples, comme avec l’identité numérique, des QR-Codes ou des éléments biométriques. La technologie permettra de faire communiquer nos données avec le système de l’open data. Evidemment, il ne faut pas oublier pour autant les problèmes de sécurité et de traçabilité que posent ces technologies. Je pense qu’on va vers un renforcement de la simplicité, avec en parallèle un renforcement nécessaire de la vie privée.

2022 s’annonce comme une année faste pour Bluepack qui souhaite accélérer. L’ambitieuse startup va bientôt lancer une levée de fonds, et compte obtenir plus de 300 clients dans les mois à venir. Et apporter évidemment sa pierre à un univers digital où le no-code s’impose aujourd’hui comme alternative de premier choix !

1 seul commentaire sur cet article. Réagissez !

Commentaires

  1. Comme Mr Jourdain, il s’agit de se rendre compte qu’avec le no-code, pris de la bonne façon, il est possible de faire de la puissante prose du business développement sans même le savoir et cela passe par un discernement essentiel pour comprendre la chaine de valeur et le sens dans lequel il faut l’ appréhender car en assurance le vendeur n’est pas celui que l’on croit !