Et si le PER devenait sexy ? – Interview exclusive d’Olivier Rull, fondateur de Caravel

Et si le PER devenait sexy ? – Interview exclusive d’Olivier Rull, fondateur de Caravel

Alexandre Pengloan
Rédigé par Alexandre Pengloan
03 février 2022 - 5 minutes

Tendre la main aux indépendants pour préparer leur retraite ? C’est tout l’objectif de Caravel, la complémentaire retraite qui veut faire la différence ! Les indépendants perdent jusqu’à 60% de leur revenus à la retraite donc Olivier Rull, fondateur de Caravel, a décidé de remédier à ce problème. Sa proposition ? Un produit novateur, 100% digital et adapté aux nouveaux besoins d’une société en mouvement. Nous sommes donc allés à sa rencontre pour savoir plus.

Bonjour Olivier ! Peux-tu dans un premier temps te présenter et évoquer ton parcours ?

Alors moi c’est Olivier Rull, 29 ans, fondateur et CEO de Caravel. J’ai eu un parcours prépa / école de commerce et j’ai monté ma première boite en tant qu’étudiant. J’étais manager plus tard dans la micro mobilité. Lors du premier confinement, je me suis lancé dans la création de Caravel, complémentaire retraite qui va faire la différence.

Pourquoi avoir choisi de lancer Caravel ? Est-ce parce qu’avant, tu étais indépendant ?

Exactement ! Avec mon statut de dirigeant d’entreprise et de freelance, je me suis rendu compte que je ne cotisais pas du tout et que le peu que je cotisais allait me rapporter encore moins que la retraite. Je m’étais décidé à agir pour moi-même et au moment de vouloir souscrire une complémentaire retraite, je n’ai rien trouvé de satisfaisant en matière de conseil et d’accompagnement.

« Le premier personnage qu’on vise, c’est le freelance »

Qu’apporte Caravel de plus par rapport aux autres acteurs du marché, plus traditionnels ?

Avant d’offrir un PER, la première chose que l’on offre c’est du conseil, on accompagne les gens sur leurs cotisations (on calcule combien cela représentera demain et on adapte l’offre). Les vendeurs en ligne de PER ou les banquiers n’apportent aucun élément de réponse. Demain, on a envie d’aller beaucoup plus loin au niveau de l’accompagnement.

Vous pensez qu’avec Caravel, on rend le PER plus sexy ?

Oui c’est tout notre enjeu, le PER est un produit qui se vend, même chez les plus âgés. Ce n’est pas un produit qu’on a envie d’acheter, donc notre enjeu c’est de donner envie d’acheter. On a envie de déconstruire l’image de la retraite, nos carrières ne sont pas linéaires : peut-être qu’à 30 ans on aura envie de faire le tour du monde, à 40 ans on prend deux ans pour éduquer nos enfants. On va travailler jusqu’à 75 ans, mais ça ne sera pas comme la génération de nos grands-parents parce qu’on aura pris ce temps off pour nous, on aura eu un épanouissement. Notre enjeu est de venir repenser la retraite tout au long de la carrière.

Vous avez des cibles particulières dans votre stratégie de communication ?

Le premier personnage qu’on vise, c’est le freelance. Après notre plus jeune client a 18 ans et le plus vieux 57 ans, même s’il y a tout de même des populations qui répondent mieux à cette communication. C’est un produit ouvert à tous.

« Le positionnement vert ? Un prérequis lorsqu’on lance une entreprise aujourd’hui »

Et quelle est votre com’ pour chercher vos clients ?

Principalement digitale et partenariats pour venir évangéliser cette partie retraite des gens qui ne se posent pas forcément la question. On va voir des personnes envers lesquelles ils ont confiance : comme des néobanques ou néoservices qui les accompagnent.

Comment arrivez-vous à proposer des tarifs attractifs ?

Les acteurs financiers prennent beaucoup de marge historiquement : on a un modèle 100% digital donc peu de rapport humain, pas d’opérations manuelles. L’humain est là pour rassurer, pour échanger et conseiller donc le coût est beaucoup plus faible. Même pour le conseil : on a un algorithme de recommandation (sur la situation de nos clients) donc on fait des grandes catégories de conseil. Le coût est ainsi réduit, mais la qualité de service est même parfois meilleure car on a l’ensemble des données fiables.

Vous misez sur un positionnement « vert » : est-ce aujourd’hui un prérequis pour capter de nouveaux clients ?

Ce n’est pas un prérequis pour nous mais un prérequis si on veut monter une nouvelle entreprise. On a tous en tête l’urgence climatique donc on ne se voyait pas créer une entreprise sans impact. On veut faire la différence sur la finance de nos clients (avoir des revenus significatifs le jour où ils arrêtent de bosser) mais aussi socialement et écologiquement. Parce que si on ne fait pas ça, vous avez beau être riche, si le monde s’écroule autour de vous, ça ne sert à rien.

Des synergies évidentes avec l’assurance

Avez-vous des assureurs partenaires?

Oui, deux partenaires, un fournisseur et un futur distributeur. On va chercher d’autres assureurs qui proposent une offre innovante d’un point de vue expérience utilisateur et accompagnement client pour travailler avec eux dans l’intégration dans leur offre et leur back office.

Ces assureurs sont-ils des partenaires ou des concurrents ?

Ils sont tous déjà concurrents donc nous on veut travailler avec eux sur la partie partenaire : ils ont une offre complémentaire à la nôtre. Nous avons beaucoup travaillé sur l’accompagnement, le calcul des cotisations retraites automatiques, ou l’offre digitale. Eux, ont une offre financière derrière et on peut s’appuyer là-dessus. On veut mêler deux compétences clés pour créer une expérience significative pour leurs clients et rajouter de la valeur ajoutée.

Pour nous, il est important de véhiculer que la retraite doit être vue sous un nouveau prisme et pas celui de la génération de nos parents : on pense avoir réussi à démêler ça pour accompagner les nouvelles générations. On cherche d’ailleurs des partenaires pour nous accompagner dans cette aventure.