Voici la confirmation chiffrée d’un coup de froid ressenti depuis de longs mois. Fortement impacté par le retournement de marché l’an passé, l’écosystème insurtech doit serrer la vis.
Nous avons à plusieurs reprises évoqué les vagues de licenciements dans le secteur. Et pour les acteurs moins touchés ou qui parviennent encore à lever des fonds, l’heure est à une approche plus frugale. Forcément, le volet recrutement s’en ressent.
Le baromètre de l’emploi 2023 signé Kyu vient nous fournir des précisions intéressantes. Ainsi, on constate qu’au cœur de la tourmente, en 2022, les insurtechs françaises n’ont jamais autant recruté ! L’onde de choc a finalement pris son temps, mais se propage cette année.
Ainsi, le nombre d’offres postées au 3e trimestre a été inférieur de 44% à celui d’il y a un an, sur la même période. Et les statistiques de 2023 se situent clairement en-deçà des moyennes connues ces dernières années.
C’est là un autre signe des nouvelles stratégies adoptées par les startups de l’écosystème, structurées autour des notions de frugalité et de rentabilité. Soit un virage à 180° opéré en seulement quelques mois. Et la conséquence logique de la fermeture des robinets dans l’investissement, qui avaient inondé l’écosystème au moment d’une période quelque peu décorrélée de toute réalité économique.
Les problématiques de maîtrise des coûts et d’efficacité opérationnelle ne concernent pas uniquement les insurtechs. En effet, l’étude indique également que le nombre d’offres d’emploi publiées dans le secteur de l’assurance a diminué sensiblement en 2023.
Toutefois, malgré une normalisation assez générale des besoins après une effervescence post-pandémie, liée à la pyramide des âges du secteur et la densification de la concurrence, des métiers demeurent en tension. Au premier rang desquels celui de conseiller clientèle.
Comment l’expliquer ? Ces postes nécessitent une certaine spécialisation et l’intelligence artificielle ne peut pas tout faire ! Mais, aujourd’hui, les salaires ne suivent tout simplement pas. Avec une proposition médiane à 28 000 € brut / an, les 7 000 offres d’emploi mises en ligne au premier semestre ont eu bien du mal à séduire…
