« On a décidé de créer le courtier de demain ! » - Itw exclusive de Christophe Bremard, CEO de Qiti

« On a décidé de créer le courtier de demain ! » - Itw exclusive de Christophe Bremard, CEO de Qiti

Emilie Autin
Rédigé par Emilie Autin
11 mars 2022 - 6 minutes

Sous le soleil niçois, les jeunes pousses profitent du soleil et de l’expertise du pôle technologique de la ville. C’est le cas de l’ambitieuse Qiti. Âgée de seulement quelques mois, cette néo-assurance veut bousculer les règles du jeu pour les expatriés français et les nouveaux digital nomads. Elle propose grâce à une intelligence artificielle de trouver la solution qui correspondra à chaque assuré.

Chez Qiti, l’assurance n’est pas qu’une affaire de courtage, c’est aussi une affaire de solidarité. Eficiens a pu rencontrer un de ses fondateurs, Christophe Bremard. De l’intelligence artificielle à l’assurance sociale, avec lui, toutes les portes semblent s’ouvrir !

Pour les expatriés, mais aussi les nouveaux globetrotters !

Bonjour Christophe ! Tout d’abord, question simple : c’est quoi Qiti ?

Qiti c’est l’insurtech qui prend soin des expatriés et des digitaux nomads dans le monde entier. On a lancé cette entreprise en mars 2021 avec mes deux associés, Claudie Croizet et Guillaume Dion. Comme ça, on a trois piliers, avec moi l’assurance, la communication et la transformation digitale. Tous les trois, on considère que notre monde change, on a donc décidé de créer le courtier de demain !

Qiti propose une logique de protection optimale pour les expatriés et digital nomads dans le monde entier. Qiti a une approche à 360° de leurs besoins assurantiels. Le principal besoin est évidemment l’assurance santé, surtout quand on quitte le cocon protecteur français. On a déjà plus de 500 solutions pour les non-résidents et expatriés, avec une trentaine de compagnies françaises et étrangères. Qiti est en mesure d’assurer tout le monde partout !

Qiti est une néo-assurance, ça veut dire quoi ?

Le problème de ‘’néo’’, c’est que dans six mois, on ne le sera plus. Par définition, néo, c’est un moyen d’afficher qu’on est nouveau et dans une logique disruptive. Qiti intègre les nouveaux modèles, les données d’aujourd’hui et de demain. Le nerf est amené à devenir vieux, on est néo de manière temporaire.

Pour nous, il faut foncièrement dépoussiérer le milieu de l’assurance. Les assurtechs sont en train de tout faire bouger, comme Leocare, Luko ou Alan. Ces trois modèles fonctionnent, les assureurs sont obligés de revoir leur fenêtre de tir et de changer de position, ce qui est plutôt encourageant pour des assurtechs comme nous. De plus, Qiti est en train d’obtenir le label Deeptech de BPI France. D’ici quelques semaines, on devrait obtenir notre label et avoir la preuve que notre solution est innovante et disruptive.

Et les assureurs historiques ? Doivent-ils avoir peur de ces néo-assurances et assurtechs ?

80% digital, 100% humain

Qiti travaille sur une intelligence artificielle avec un laboratoire. Comment ça se passe ? Que va faire cet algorithme ?

On travaille avec l’INRIA, un laboratoire de recherche basé comme nous à Nice. Ils sont spécialistes des questions d’intelligence artificielle. Aujourd’hui, l’IA peut traiter des millions de données, auto-apprendre et commence à pouvoir dialoguer assez naturellement. C’est pour ça qu’on en a besoin pour nos clients ! L’idée, c’était d’intégrer l’IA à notre système pour créer un moteur de recommandation, et de créer un assistant cognitif en somme.

C’est d’abord un soutien à nos conseillers, pour vendre plus et mieux. On peut analyser plus de compagnies, plus de contrats et proposer plus de solutions à nos clients. De plus, c’est une approche logique et impartiale ! Les clients pourront aussi actualiser toutes leurs garanties en temps réel de manière automatique. D’ici 24 à 36 mois, on aura mis en place la possibilité d’un dialogue avec l’IA. 80% des dossiers pourront être traités de manière fluide et totalement digitalisées. Mais, chez Qiti on aime dire qu’on est sur du 80% digital, 100% humain !

Pour vous, l’intelligence artificielle est un vrai game-changer ? C’est ça l’assurance du futur ?

Je pense que l’intelligence artificielle n’est pas qu’une tendance, sinon je n’aurais pas monté Qiti ! Je suis persuadé que ça va révolutionner notre quotidien. Il y a des grandes révolutions, et l’intelligence artificielle en fait partie. Nos modes de vie et de fonctionnement vont changer, donc c’est la même chose pour l’assurance. Le milieu est pourtant très en retard sur le sujet. Je pense que l’assurance est un des grands pans d’activité qui est le plus en retard face à l’IA. Alors que cette technologie est un énorme plus pour nos clients et collaborateurs !

L’assurance du futur doit être simple et autonome. L’IA est capable d’anticiper nos besoins et nos changements de vie. En partant de Thaïlande pour New York, la géolocalisation permet de modifier en direct les conditions du contrat, et de les valider en un clic. Grâce à l’IA, sa capacité d’analyse et de prédiction, tout va pouvoir être simplifié. De plus, les collaborateurs auront été tellement soulagés des tâches chronophages, que quand un client aura besoin d’aide, il sera à même de l’aider parfaitement.

La logique de solidarité des assureurs, les clients n’y croient pas

Aujourd’hui, quelle image a-t-on de l’assurance ?

Comment, chez Qiti, vous souhaitez aider à changer cette image ?

Chez Qiti, on a quatre grandes valeurs qu’on proclame haut et fort : la liberté, la responsabilité, l’engagement et la solidarité. Pour nous, sans ses valeurs, il n’y a rien du tout. La première valeur de l’assurance, bien qu’on l’ait oubliée et que les clients n’y croient pas, c’est la logique de solidarité. On s’inscrit dans une logique de partage, qui nous semble toute naturelle. Il existe beaucoup de projets qui sont faits pour que la planète aille mieux. Sur chaque première cotisation encaissée, Qiti en redistribue 10%. Bientôt, les clients pourront eux-mêmes choisir la cause à laquelle sera reversée leur contribution.

Chez Qiti, ce n’est pas un argument business, c’est un engagement personnel. Ça nous permet de fédérer des clients et des partenaires qui ont les mêmes valeurs que nous. Communiquer sur ces opérations, c’est un peu indécent. On le fait, on le dit, mais on ne le crie pas sur tous les toits.

Et comment fait-on en cas de crise sanitaire comme avec le Covid ou de conflit comme en Ukraine ?

« Si on peut devenir une licorne, on ne va pas s’en empêcher ! »

Quels sont les objectifs 2022 de Qiti?

On espère au moins 2 000 nouveaux clients cette année, l’année prochaine 10 000 et 50 000 pour 2024. D’ici cinq ans, on veut être leader du marché de l’assurance pour les expatriés. Pour 2022, on a beaucoup de beaux projets qui nous attendent comme notre labellisation Deeptech ou la sortie de notre algorithme avec l’INRIA.

Une levée de fonds est aussi envisagée pour 2022. Est-ce un passage obligatoire aujourd’hui pour les jeunes entreprises ?

Dans la logique actuelle des startups, il n’y a pas de salut sans levée de fonds. La levée de fonds en soi ce n’est pas un objectif. Mais, si on peut faire sans, on fera sans. Grâce à une bonne activité marketing et un bon développement commercial, on peut s’en passer et grandir naturellement. Après, si on peut devenir une licorne, on ne va pas s’en empêcher ! Le champ des possibles est totalement ouvert.

Dans l’année qui vient, on va tout de même lever des fonds. Mais, on cherche plutôt à agglomérer des partenaires de qualité. On espère lever en tout 1,5 million d’euros, qui sont déjà quasiment là. De toute façon, on ne peut pas aller plus vite que la musique. En seulement six mois, on a déjà eu une telle progression, qu’une levée de fonds c’est juste une étape en plus. Les millions ne remplacent pas tout !

Qiti prouve encore une fois que la France dans son ensemble est une terre de création et d’innovation. Que l’on soit à Nice ou à Paris, les assurtechs relèvent le défi de dépoussiérer et innover dans le milieu de l’assurance. Aujourd’hui, tout est possible, et même réinventer un monde du courtage qui a lui aussi besoin d’un petit ravalement de façade !