Acheel devient rentable !

Acheel devient rentable !

Emma Diedhiou
Rédigé par Emma Diedhiou
07 février 2023 - 3 minutes

Le climat économique est tendu, c’est le moins que l’on puisse dire ! Les fonds d’investissement se montrent plus frileux, un contexte qui pousse les startups à revoir leurs plans. Aujourd’hui, l’heure est à la recherche de rentabilité, tout en adoptant une attitude plus frugale sur les dépenses.

Et ce type de stratégie porte déjà ses fruits pour certaines insurtechs. Les Echos font ainsi un focus sur Acheel qui a annoncé être rentable en ce début d’année 2023. Le 31 décembre 2022, la startup dépassait la barre des 200 000 contrats, avec plus de 79 millions d’euros de primes contre 23 000 contrats et 12,5 millions d’euros en 2021.

Au final, Acheel dégage donc un Ebit de 40 000 euros sur l’exercice, et c’est une belle réussite ! Pour rappel, la jeune pousse avait signé une entrée tonitruante dans l’écosystème il y a moins de deux ans. Backée par Xavier Niel, elle annonçait à ce moment un seed de 29 millions d’euros.

Malgré ce magot de départ, Ralph Ruimy et Francky Défossé, les cofondateurs, ont imposé une gestion saine (ils affirment n’avoir dépensé que 5 millions d’euros jusqu’à présent) qui n’a toutefois pas empêché leur jeune entreprise de pousser vite !

L’internationalisation remise à plus tard

Acheel a construit son édifice pierre après pierre. Positionnée dans un premier temps dans l’assurance habitation, elle a déployé des offres pour les animaux de compagnie, la santé individuelle avant de se positionner également sur l’automobile. En proposant de nombreuses couvertures, la startup a pu concurrencer les assureurs traditionnels, mais également les autres néo-assureurs multiproduits comme Leocare ou Lovys.

Un autre ingrédient de la recette secrète d’Acheel réside dans l’internalisation de la gestion des sinistres, déjà opérationnel pour l’assurance habitation et animaux de compagnie. Tous les feux sont donc au vert pour une insurtech qui dispose d’un capital suffisant pour fonctionner sur ses fonds lors de cette période tendue.

Il n’y a aucune urgence pour 2023, nous nous autofinançons et ce n’est pas la meilleure période pour se faire refinancer à la bonne valorisation Mais l’assurance est un métier de fonds propres on en aura donc besoin à terme.

Ralph Ruimy, cofondateur d’Acheel, dans les colonnes des Echos

Si Acheel est aujourd’hui rentable, son avenir reste comme les autres startups B2C dépendant de la reprise des fonds d’investissement. Par prudence l’insurtech a d’ailleurs stoppé ses projets d’internationalisation.

Si en 2021 les investissements aux sommes astronomiques s’enchaînaient, l’année dernière, ce sont surtout les licenciements économiques qui ont fait les gros titres. Et ce n’est pas fini, wefox venant par exemple d’annoncer avoir également eu recours à cette option.

La carte de la prudence est donc de mise pour la plupart sur les projets d’expansion. Certaines audacieuses poursuivent toutefois leurs plans, à l’image de Getsafe qui arrive en France avec l’ambition de bousculer l’ordre établi.