L’assurance est un univers en pleine mutation. Vous avez peur d’avoir manqué un épisode ? Dernières innovations, levées de fonds, bonnes pratiques, coups de cœur… Retrouvez toute l’actualité de l’assurance digitale dans la dernière édition de notre sélection hebdomadaire.
L’assurance à la grand-papa a fait son son temps. Le modèle qui consistait à s’assurer selon les conseils du cercle familial pour ne plus jamais bouger est sur le point de disparaître, et les implications sont tout sauf anecdotiques pour les professionnels du secteur.
C’est aujourd’hui un fait, les jeunes générations ont la bougeotte. Ainsi, 41% des Millennials nord-américains ont opéré au moins un changement d’assurance au cours de l’année précédente, et 76% lors des 5 dernières années. Et cette réalité ne concernent pas uniquement l’outre-Atlantique. En France, près d’un quart des 18-34 ans envisagent en effet de changer prochainement d’assureur, que ce soit pour l’habitation, l’auto ou la santé.
Il est intéressant de constater que le prix, s’il reste déterminant, n’est plus le seul critère qui pousse le client à aller voir ailleurs. La recherche d’une meilleure expérience utilisateur est en effet responsable de 22% des résiliations. Les usages et les attentes changent à vive allure. Et si vous pensez que les jeunes de 20 ans n’influencent en rien l’assurance… réfléchissez-y bien !
La bataille est déjà engagée sur le terrain de la relation client, où les nouveaux entrants que sont les assurtechs ont débarqué avec un coffre rempli de belles promesses – à savoir si elles sont tenues, c’est une autre question que nous avons commencé à explorer. Les développements à venir sur ce sujet s’annoncent déterminants, et passionnants à suivre.
[3 insights on Millennials insured – Insurance Thought Leadership]
Bienvenue dans l’ère de la bancassurance 2.0 ! N26, l’un des fleurons européens de la néobanque, débute la commercialisation d’assurance en lançant N26 Insurance. Son premier produit est une couverture smartphone conçue en partenariat avec Simplesurance et destinée à ses clients allemands. La souscription, la gestion des réclamations ou encore la déclaration d’un sinistre sont effectuées sur l’application mobile N26. Et ce n’est qu’un début. La fintech prévoit en effet d’élargir sa gamme de couvertures à l’assurance responsabilité civile individuelle, l’assurance habitation, l’assurance vie, l’assurance des animaux domestiques et à une garantie sur les vélos, appareils électroniques, etc. Les produits seront fournis par des partenaires assureurs et intégrés via l’API directement sur l’interface de N26.
[TechCrunch – 15/04/21]
Monoprix confirme son intérêt pour la santé connectée. Sur le modèle du géant chinois Ping An et de son Good Doctor (pour en savoir plus, on vous renvoie vers l’incontournable série audio concoctée par Frédéric Panchaud), l’enseigne de distribution française va installer d’ici la mi-avril des cabines Tessan Pharma Express dédiées à la téléconsultation médicale dans deux de ses magasins, à Porte de Châtillon et du côté de Troyes. Cet espace, baptisé « La santé au quotidien », sera déployé au fur et à mesure dans plusieurs points de vente. Elle sera également disponible en ligne sur le site monoprix.fr. Alors, comment se passe une consultation en ligne chez Monoprix ? Le patient peut contacter un praticien sans rendez-vous avec une attente estimée à environ 7 minutes dans une des cabines. Pour récolter des informations de santé, des objets de santé connectée Withings sont disponibles, comme une balance connectée, un tensiomètre sans fil ou encore une montre connectée. En collaboration avec Sym Optic, l’offre de Monoprix comprend également un examen de la vue gratuit et la possibilité d’acheter ou de changer sa monture de lunettes.
[La Revue du digitale – 14/04/21]
Ça y est, l’application de Nabla dédiée à la santé au féminin est enfin disponible ! Cette plateforme gratuite qui s’appuie sur l’intelligence artificielle permet aux femmes de poser jusqu’à trois questions par mois à des professionnels de santé comme des médecins généralistes, des gynécologues et des nutritionnistes. Les utilisatrices peuvent aussi y trouver une sélection de contenus rédigés par des praticiens ainsi qu’un journal pour centraliser leurs données médicales. Nabla, qui vient de lever 17M€ avec la participation d’investisseurs prestigieux tels que Xavier Niel, compte bientôt lancer la version premium de son outil. Un service de téléconsultation devrait aussi voir le jour dès que le remboursement par la Sécurité Sociale sera confirmé.
[L’Usine Digitale – 09/04/21]
Pas une semaine sans que l’on parle d’Akur8 en ce moment ! L’assurtech française vient d’annoncer sa première collaboration avec un assureur mutualiste. En effet, elle fournira sa solution de tarification basée sur l’intelligence artificielle au Groupe Matmut pour ses branches Dommages et Santé. Cela permettra aux sociétaires de la mutuelle de bénéficier de prix sur mesure, plus équitables et transparents. « Nous avons choisi Akur8 car c’est une solution innovante, qui nous permet de mettre le meilleur de la technologie en matière de tarification, au service de nos collaborateurs. La rapidité de modélisation notamment permet un gain de temps précieux pour les équipes », a déclaré David Quantin, Directeur Général Adjoint du Groupe Matmut en charge des Systèmes d’Information et de l’Innovation.
[Matmut – 13/04/21]
HealthHero confirme ses ambitions de devenir le leader européen de la téléconsultation. Après l’acquisition de Doctorlink en décembre dernier, le groupe britannique vient de s’offrir la startup tricolore Qare. Ensemble, les deux plateformes totalisent près de 22 millions de patients et environ 3 millions de téléconsultations – contre 8 millions pour Doctolib et 3 millions pour le Suédois Livi (Kry) en 2020 à titre de comparaison. Qare est l’un des principaux concurrents nationaux de Doctolib dans le secteur de la prise de rendez-vous médicaux en ligne. Si la jeune pousse parisienne est restée dans l’ombre du géant franco-allemand malgré le rachat de Doctopsy et une levée de fonds de 26M€, elle a réalisé 1 million de téléconsultations l’an passé. De quoi aiguiser l’appétit de HealthHero qui est passé à l’action pour la racheter !
[FrenchWeb – 12/04/21]
L’assurtech tchèque Mutumutu, spécialisée en assurance-vie, vient de recevoir de nouveau un soutien de taille. Après un premier investissement de 1,1M€ l’an passé, Société Générale Assurances a remis la main au portefeuille pour appuyer la startup avec un financement de 1,08M€. Mutumutu s’appuie sur une application mobile proposant un programme de prévention encourageant à adopter un style de vie sain. Les clients plus actifs et soucieux de leur santé au quotidien sont ensuite récompensés par un cashback allant jusqu’à 30% sur leurs primes d’assurance. Lancée en 2018 par Jindrich Lenz, Mutumutu exerce ses activités en République tchèque et en France, et prévoit de s’étendre à d’autres marchés comme la Pologne, l’Italie et l’Allemagne.
[Coverager – 12/04/21]
Cleacover serait-elle devenue une nouvelle licorne ? Son dernier tour de table en série D lui a, en effet, permis de lever 200M$. Selon des sources proches du dossier, ce financement juteux porterait sa valorisation à au moins un milliard de dollars, l’information restant à confirmer. Créée en 2016, Clearcover est une compagnie d’assurance automobile utilisant une technologie avancée pour automatiser la gestion des sinistres et offrir une couverture à un tarif abordable. Son offre appelée Clear Claims permet d’indemniser les usagers en maximum 30 minutes, alors que le délai chez les assureurs traditionnels est de 5 à 7 jours. Cleacover compte utiliser les fonds pour augmenter ses effectifs, développer de nouveaux produits et s’étendre dans 25 États américains d’ici la fin de l’année – contre 15 actuellement.
[Reuters – 13/04/21]
Sur la lancée de son énorme levée de fonds, Zego s’active. Cette semaine, le spécialiste de l’assurance automobile commerciale a noué un partenariat avec Dija, startup de livraison de courses en 10 minutes, pour assurer sa flotte de vélos électriques. Pour l’assurtech britannique, qui vient d’accéder au rang de licorne, il s’agit du premier produit concernant ce type de véhicule. Il fait suite à deux offres d’assurances flexibles qu’elle a récemment lancées afin de garantir les flottes de vélos électriques et de cyclomoteurs au Royaume-Uni. Cette couverture se veut plus transparente, donnant la possibilité à Dija d’ajouter ou de supprimer des vélos de sa police d’assurance ainsi que de suivre leur nombre en temps réel. La prime est également mensuelle, afin de lui permettre de contrôler sa trésorerie en ne versant pas une cotisation initiale trop importante.
[Insurance Edge – 14/04/21]
Une rencontre entre deux géants ! Axa, leader européen des assurances, et Microsoft, mastodonte de l’informatique, ont annoncé ce mercredi une nouvelle collaboration afin de lancer une plateforme numérique de soins de santé. Celle-ci permettra de profiter d’un « écosystème de services de santé ouvert à tous » comprenant entre autres un outil d’auto-évaluation, une interface de téléconsultation, un répertoire des professionnels de santé et une conciergerie pour la prise de rendez-vous. Cette fonctionnalité s’articulera autour de la technologie Microsoft Cloud for Healthcare et garantira la protection la vie privée des patients. Un programme pilote a déjà été déployé avec succès en Italie et en Allemagne l’an passé. Il devrait s’étendre en Suisse, en Espagne, au Royaume-Uni et en Belgique d’ici 2022.
[French Web – 14/04/21]
Les clients d’AXA Suisse pourront désormais payer leurs primes pour tous les produits non-vie en bitcoins. « C’est la réponse d’AXA à la demande croissante de ses clients pour des solutions de paiement alternatives, les nouvelles technologies jouant un rôle toujours plus important », a déclaré Claudia Bienentreu, responsable de l’innovation ouverte chez AXA Suisse. Cette option n’est toutefois pas applicable aux assurances-vie pour des « raisons réglementaires. » Le géant de l’assurance s’est associé au courtier suisse en crypto-monnaies Bitcoin Suisse pour cette initiative. Cela signifie que les paiements en bitcoins iront à Bitcoin Suisse puis seront convertis en francs suisses pour AXA Suisse. Bien que le paiement des cotisations en bitcoins auprès d’AXA soit exempt de frais, Bitcoin Suisse prélève une commission de 1,75% pour couvrir les frais de change et de transaction.
[The Block – 15/04/21]
Après Ant Group, la licorne chinoise Waterdrop s’est vue également opposer un avis négatif de la part de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances (CBIRC) pour son projet d’introduction en Bourse. En effet, les autorités chinoises auraient considéré son modèle économique comme risqué et préconisé à Shen Peng, PDG de la société backée par Tencent, d’écarter une telle opération à ce stade. L’assurtech pékinoise, qui escomptait être cotée aux États-Unis dès décembre 2020, avait pourtant déjà déposé un dossier confidentiel pour son introduction en bourse. En tant que société offshore, Waterdrop n’a pas besoin de l’approbation de la CBIRC pour réaliser une IPO. Toutefois, cet avis négatif pourrait freiner ses plans de vente d’actions.
[Insurance Journal – 12/04/21]
Historiquement, l’assurance auto a régulièrement été pointée du doigt pour ses biais. Les modèles utilisés sont loin d’être parfaits, et peuvent même déboucher sur de sérieuses injustices dans l’élaboration des primes. Tout ceci pourrait néanmoins rapidement changer grâce à la technologie capable d’amener la personnalisation.
Ainsi, 68% des assureurs pensent que le modèle à l’usage sera la norme d’ici 4 ans, et 91% d’entre eux estiment qu’il s’agit d’une évolution positive.
Au-delà du « Pay when you drive » ou couverture au kilomètre, déjà proposée par plusieurs assureurs, la formule « Pay as you drive » semble représenter le futur. En France, l’offre YouDrive imaginée par les équipes de Direct Assurance est avant-gardiste sur le sujet. C’est également le cas des produits concoctés par la licorne américaine Root, ou de la toute nouvelle assurtech Loop, qui souhaitent mettre le digital et la data au service d’une offre plus juste pour l’assuré.
En savoir plus avec l’étude signée By Bits « A customer-first future for motor insurance »