Une grosse insurtech américaine qui nomme le premier Chief Insurance Officer de son histoire, ça vous étonne ? De notre côté, cette annonce du 6 décembre, signée Next Insurance, nous a particulièrement interpellés. L’entreprise, spécialisée dans les couvertures pour petites entreprises, n’est en effet pas une nouvelle venue dans le jeu. Valorisée à 4 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds à l’été 2021, elle est tout simplement une tête d’affiche de la sphère insurtech outre-Atlantique.
Pourquoi recruter un expert assurance aussi tardivement ? Un petit retour en arrière s’impose. Au début du phénomène insurtech, plusieurs nouveaux entrants sur le créneau B2C ont su séduire les investisseurs avec leur façade. Du 100% digital, une expérience client complètement repensée avec un onboarding aux petits oignons par ici, un soupçon d’IA par là, un règlement du sinistre à la vitesse de la lumière, voici un produit particulièrement alléchant !
De quoi détourner l’attention des fondamentaux techniques. Et ça a plutôt bien fonctionné puisque ces startups ont été valorisées avant tout comme des entreprises tech au cours des premières années, un argument de poids pour capter massivement des fonds.
Petit problème, ces insurtechs n’ont pas apporté une disruption aussi radicale que promise – oui, acteurs traditionnels comme courtiers sont toujours très solides sur leurs appuis. Dans un contexte économique tendu, la question de leur valorisation et de leur rentabilité se pose. Et cela passe dorénavant, obligatoirement, par leur capacité à vendre des produits d’assurance de manière rentable.
Ce sujet de la rentabilité technique prend donc une dimension stratégique de toute première importance pour de nombreux acteurs. Suivant cette logique, Next Insurance vient donc de nommer un Chief Insurance Officer, poste inédit dans l’histoire de l’entreprise californienne créée en 2015.
Chris Rhodes débarque avec un cv de plus de 20 ans dans l’assurance. Parmi ses missions figure explicitement l’amélioration des ratios, qui passe nécessairement par une optimisation de la tarification. Cette nomination semble en dire très long sur les enjeux du moment dans un écosystème qui va devoir clairement serrer le jeu dans les mois à venir. Pour rappel, Forrester estime que 25% des insurtechs pourraient disparaître en 2023.
